Histoire culturelle de l’émigration russe en France
par Leonid LIVAK
Etudes sur l'histoire culturelle de l'émigration russe en France
ISBN 979-10-96982-21-9, 364 p., planches en n & b et en couleur, bibliographie, index des noms, index des lieux
Dans l'histoire des immigrations en France, l'exil russe occupe une place singulière. Vers 1924, Paris devint l'épicentre artistique, intellectuel et politique de la diaspora russe en Europe. La sociologie en était des plus variées, les révolutions, la guerre
civile russe et la catastrophe humanitaire qui avait suivi ayant jeté sur les routes de l'exil une population russophone hétérogène. Son élite culturelle, tout aussi nombreuse et éclectique, en fit un phénomène original.
Le présent ouvrage retrace les grandes lignes de l'histoire culturelle de la diaspora antisoviétique sur le sol français et en révèle certaines facettes, jusqu'alors méconnues, notamment son aspect transnational, ancré dans l'interaction intellectuelle,
littéraire et artistique avec l'intelligentsia française. Leonid Livak, qui revient sur la mythologie culturelle de l'émigration, se penche également sur la floraison du
milieu moderniste russe en France à l'abri de la censure soviétique, ou encore sur les
tensions interethniques sous-tendant le processus de désintégration communautaire de la Russie en exil.
Leonid Livak est professeur au Département d'études slaves et au Centre d'études juives de l'Université de Toronto et membre de la Société royale du Canada. Auteur de nombreuses monographies et éditions critiques vouées à l'étude des modernismes russe et transnational, de l'histoire des échanges et des transferts intellectuels et littéraires
franco-russes, ainsi que de l'histoire culturelle des Juifs en Europe moderne, Leonid
Livak est actuellement lauréat de la Chaire d'excellence internationale Blaise Pascal et
chercheur invité du centre de recherche Eur'Orbem (Sorbonne Université-CNRS).
Revue russe n° 61 (2023)
Résistances en URSS et en Russie (poésie, cinéma, théâtre, Goulag, vie quotidienne)
Colloque AFR Univ. Jean Moulin (Dép. Études slaves) Lyon 3
Bibliothèque Diderot de Lyon 18 mars 2023
Avant-propos, par Régis GAYRAUD
Résistances
Résistances, par Michel NIQUEUX *
Du bagne tsariste au bagne anti-utopique : chemins de résistances, par Mathilda SALIÈRES
Résister par le témoignage : valeur documentaire et enjeux esthétique dans La guerre intestine de Maximilian Volochine, par Agnès CALLADINE
L’expression philosophique comme moyen de résistance dans les œuvres de Gustave Chpet et d’Alekseï Lossev. À l’appui des textes sur l’art du théâtre et de la musique, par Alice PARUTENCO
Stratégies de résistance du récit héroïque du siège de Léningrad chez Lidia Guinzbourg, par Laure THIBONNIER *
Le corps en résistance à l’idéologie soviétique dans l’œuvre de Vladimir Vyssotski, par Elizaveta KAMENSKAYA
Artistes contestataires dans l’espace public post-soviétique : formes et évolution de l’actionnisme moscovite, par Sylvia CHASSAING *
Théâtre et cinéma de résistance
Rencontre avec le théâtre KnAM (Russie) en présence de Tatiana Frolova et de la troupe. Conversation retranscrite par Jasmine JACQ *
La situation du cinéma russe depuis 2022. Table ronde avec Joël CHAPRON et Jean RADVANYI, animée par Martin BARNIER.
Conversation retranscrite par Sylvette SOULIÉ et Jasmine JACQ *
Documenter, filmer et voir le Goulag, par Kristian FEIGELSON et Jarmo VALKOLA
Film et contre-film : Deux adaptations de Taras Boulba (2009), témoins de la guerre culturelle russo-ukrainienne, par Amine AFELLOUS
Actualité
Recommencer à penser la guerre en Ukraine, par Anna COLIN LEBEDEV
Pourquoi cet apparent consensus général sur la guerre en Russie ? par Armelle JEANNIER-GROPPO
On n’y vivait pas bien. Ce que la guerre a fait gagner et perdre au peuple en Russie, par Sergueï TCHERNYCHOV
Manuels d’histoire 2023 pour les classes terminales :
nouveau texte, vieille doctrine ? par Aglaé ACHECHOVA
Lancement de CORUSCANT, collectif de recherche sur la Russie contemporaine
Enquête : Que pensent nos adhérents de la revue ?
Analyse des réponses au questionnaire élaboré par le bureau de l’AFR, par Camille ROBERT-BOEUF
Nous avons lu…
GÉOGRAPHIE. HISTOIRE
Biographies. Mémoires
Андрей КОЛЕСНИКОВ, Борис МИНАЕВ, Егор Гайдар. Человек не отсюда, par Jean-Baptiste GODON
Histoire. Civilisation
Pascal MARCHAND, Volga, l’héritage de la modernité, par Camille ROBERT-BOEUF
LITTÉRATURE
Histoire littéraire. Théorie. Critique
Michel NIQUEUX, Dictionnaire Gogol, par Laetitia DECOURT
SOCIÉTÉ
Anthropologie sociale et culturelle
Diana FILIPPOVA, De l’inconvénient d’être russe, par Véronique JOBERT
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Rossica : chronique bibliographique de juin 2023 à novembre 2023,
par Michel NIQUEUX
Consignes pour l’écriture des articles (2024)
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Les titres suivis d’un astérisque sont issus du colloque de l’AFR « Résistances au fil des siècles dans l’Empire russe, en URSS et dans les États post-soviétiques », Lyon, Université Jean Moulin Lyon-III, École normale supérieure de Lyon, 18 mars 2023.
Institut français de Zagreb (1921-2021)
Fondements et contextes d'une médiation culturelle
publié sous la direction de Daniel Baric et Edi Milos
ISBN 978-2-7204-0672-0, 2023, 278 p., ill. noir & blanc, index des noms
L’institutionnalisation d’une coopération entre la France et la Croatie sous la forme d’un Institut français à Zagreb témoigne jusqu’à nos jours d’une nouvelle dynamique des échanges franco-croates initiée dans une configuration politique profondément transformée à l’issue de la Première Guerre mondiale. Une série d’initiatives locales visant à multiplier les contacts avec la culture française a été lancée par les deux premiers directeurs de l’Institut français, Raymond Warnier (1921-1935) et son successeur Jean Dayre (1935-1947). Comme tout établissement lié à la présence de la France à l’étranger, l’Institut français de Zagreb devint aussi un outil de diplomatie culturelle. Il demeura néanmoins un lieu de rencontre interculturelle avec un public local francophone ou intéressé par la francophonie, reflétant l’état complexe et spécifique des relations franco-croates dans leur contexte tant local que régional.
À partir d’un faisceau d’études ancrées dans différents champs disciplinaires, les contributions réunies dans ce volume présentent une première synthèse sur ce foyer de culture française en milieu croate centrée sur les prémices d’une coopération désormais plus que centenaire.
Daniel Baric enseigne l’histoire littéraire sud-slave et la traduction à l’UFR d’études slaves de Sorbonne Université, où il poursuit des recherches sur l’histoire interculturelle de l’Europe centrale, orientale et balkanique.
Edi Miloš enseigne l’histoire à l’université de Split. Ses recherches portent sur les pays croates, l’espace adriatique, les domaines danubien et balkanique aux XIXe et XXe siècles.
La Revue russe n° 59 (2022)
Rendre sa place à l'Ukraine suivi de Jeunes chercheurs en études russes
Avant-propos, par Régis Gayraud
In memoriam, Olga KONKKA – Brigitte MAURIAC
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Rendre sa place à l'Ukraine
Restituer son histoire à l'Ukraine, par Yves Hamant
*Actualité*
La guerre russo-ukrainienne est une guerre existentielle, par Jules-Sergei Fediunin
En Russie : un messianisme officiel mortifère, par Michel Niqueux
Volontaires pour la guerre ? Bonnes actions et mauvaises causes des bénévoles en Russie, par Françoise Daucé
Fuir ou résister ? Trois regards russes sur la guerre (articles de Novaïa gazeta), présentés et traduits par Armelle Jeannier-Groppo
Novaïa gazeta et ses jeux de mots, par la rédaction
En lisant Les Abeilles grises. Entretien avec Andreï Kourkov, par Jasmine Jacq et Julia Peslier
De théâtre et de Hongrie, par Andreï Kourkov, extrait du Journal d'une invasion. Texte traduit sous la direction de Jasmine Jacq
*Histoire*
De l'imitation de l'Europe à sa négation : le déclin de la « pensée russe », par Michel Niqueux
Les archives du KGB d'Ukraine, une mine d'or pour les historiens de l'URSS, par Andreï Kozovoï
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Jeunes chercheurs en études russes
Sixièmes Doctoriales en Études russes. La Russie de A à Z : listes, classements, inventaires, autres catalogues et dictionnaires
Présentation, par Galina Subbotina
Classer les populations de Russie au prisme du nationalisme : la bataille sémantique autour d'un amendement constitutionnel, par Jules Sergei Fediunin
Classification des types de censure culturelle dans la Russie contemporaine (1991-2019), par Liudmila Sharaeva
Les Aventures bibliographiques d'Alexeï Remizov à Paris :
La création de son livre sur la littérature russe
Le Feu des choses, par Liliya Dyachenko-Escalle
Quelques exemples de l'énumération des non-lieux dans les récits d'exil autobiographiques de la troisième vague de l'émigration russe, par Daria Terebikhina-Noël
Le théâtre russe sur les scènes françaises depuis 1991. Étude comparée de deux manifestations culturelles : La Saison russe 1994 et L'Année croisée France-Russie 2010, par Lorène Ehrmann
Les étrangers dans le cinéma soviétique des années 1920 – 1930 : L'Amérique et les Américains, par Kateryna Lobodenko
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Concours de thèses SOFARUS – AFR 2021
Quelques exposés
Présentation, par Philippe Comte
Ni hasard, ni projet. Genre, sexualité et procréation pendant la jeunesse en Russie (années 1970 – années 2010), par Mona Claro
Voix du pouvoir, voix de l'intime. Les journaux personnels du siège de Léningrad (1941-1944), par Sarah Gruszka
(In)soumissions en direct : enquête sur la production d'une autorité "absolue" du chef de l'État dans la Russie contemporaine (1990-2018), par Alexandre Lutsenko
Les jardins collectifs : entre urbanisation de la campagne et agrarisation de la ville. Mise en regard de l'Île-de-France et de Kazan, par Camille Robert-Boeuf
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Nous avons lu…
/*PHILOSOPHIE* /
Michel ELTCHANINOFF, Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes, par Régis Gayraud
*/HISTOIRE/ *
Isabelle NÉMIROVSKI, Histoire, mémoires et représentations des Juifs d'Odessa, par Ada Shlaen
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Rossica : chronique bibliographique de juin 2022 à novembre 2022, par Michel Niqueux
Consignes pour l'écriture des articles (2022)
Les Conférences de l'AFR et du CREE
PRIX PUBLIC TTC = 20 €
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Cartographier les nostalgies d’un lieu : Czernowitz / טשערנאָוויץ / צֶ׳רנוֹבִיץ / Czerniowce / Cernăuți / Чернівці
sous la direction de Mateusz Chmurski et Iryna Dmytrychyn
REVUE DES ÉTUDES SLAVES
tome XCIII (2022), fascicule 1
Présentation, par Mateusz Chmurski
Heymann Florence, Czernowitz, espaces juifs d’une ville palimpseste (Czernowitz, Jewish spaces of a palimpsest city)
Rychlo Petro, deux modèles de littérature allemande insulaire, Prague et Czernowitz (Prague and Czernowitz as Two Models of Insular German Literature)
Bechtel Delphine, Le mythe de la Czernowitz « germano-juive » revisité : déclinaisons d’une identité paradoxale (Revisiting the Myth of German-Jewish Czernowitz: Versions of a Paradoxical Identity)
Dmytrychyn Iryna, Tchernivtsi sur la carte littéraire ukrainienne : trajectoires, oeuvres, héritage(s) d'Ol′ha Kobyljans′ka et Iryna Vil′de (Chernivtsi on the Ukrainian Literary Map: Trajectories, Works, Heritage (s) of Olha Kobylianska and Iryna Vilde)
Chmurski Mateusz, les confins au centre du débat : Czerniowce (Czernowitz, Tchernivtsi…) dans les géographies imaginaires de la Pologne
contemporaine (When Borderlands become Central: Czerniowce (Czernowitz, Tchernivtsi...) in the Imaginary Geographies of Contemporary Poland)
Košťálová Petra, Contested landscape: Moravian Wallachia and Moravian Slovakia, an Imagology Study on the Ottoman Border Narrative
(Un paysage contesté : la Valachie morave et la Slovaquie morave, une étude imagologique sur le récit de la frontière ottomane)
Biegel Richard, La démolition du vieux Prague : le « grand assainissement » de la fin du XIXe siècle (The Demolition of Old Prague: the Rehabilitation of the End of the 19th Century)
Parkmann Fedora, la photogénie entre France et Tchécoslovaquie : un point de convergence lexical et esthétique de la modernité photographique
(Photogeny Between France and Czechoslovakia: a Lexical and Aesthetic Focal Point for Defining Photographic Modernity)
À PROPOS DE …
Galmiche Xavier, Sillons catholiques tchèques (Jan Čep, Bohuslav Reynek, Jan Zahradníček) … et quelques sillonneurs
CHRONIQUE : comptes rendus
Trunte Nicolina, Staroslavenska riječ, Zagreb, 2021, par Stéphane Viellard
Baccheretti Pierre, la Syntaxe russe par l’exemple et la traduction, Aix en Provence, 2020, par Natalia Bernitskaïa
Les formules expressives de la conversation. Analyse contrastive : français-polonais-italien, Anna Krzyżanowska, Francis Grossmann, Katarzyna Kwapisz
-Osadnik (eds.), Lublin, 2021, par Ewa Pilecka
Notaro Klara, Poláchová Pavla, Rouget-Garma Aurélie, Petit vocabulaire actuel tchèque, Paris, 2020, par Stéphane Viellard
Franklin Simon, The Russian Graphosphere, 1450-1850, Cambridge, 2019, par Pierre Gonneau
Monastische Kultur als transkonfessionelles Phänomen = Монастырская культура как трансконфессиональный феномен, Ludwig Steindorff,
A.V. Doronin (eds.), Moskva, 2020, par Pierre Gonneau
« Места памяти » руси конца XV – середины XVIII в., A.V. Doronin (ed.), Moskva, 2019, par Pierre Gonneau
Gonneau Pierre, Novgorod : histoire et archéologie d’une république russe médiévale (970-1478), Paris, 2021, par Florent Mouchard
Gogol' N.V., Полное собрание сочинений и писем в двадцати трех томах, t. 8, Мертвые души, Е. Е. Dmitrieva (ed.), Moskva, 2020, par Аrkadij Хаimovič Gol′denberg
Morard Annick, Ourod : autopsie culturelle des monstres en Russie, Genève, 2019, par Galina Kabakova
Obolevic Tereza, Семён Франк, Лев Карсавин и евразийцы, Moskva, 2020, par Françoise Lesourd
Combattre, survivre, témoigner : expériences soviétiques de la Seconde Guerre mondiale, Emilia Koustova (ed.), Strasbourg, 2020, par Sarah Gruszka
Les sites de la mémoire russe, Georges nivat (dir.), t. II, Histoire et mythes de la mémoire russe, Paris, 2019, par Sarah Gruszka et Eugène Priadko
Mémoire Partagée, mémoires divisées : Ukraine, Russie, Pologne, sous la direction de Korine Amacher, Eric Aunoble et Andriï Portnov, Lausanne,
2021, par Boris Czerny
Maurel Marie-Claude, Terre et propriété à l’est de l’Europe depuis 1990. Faisceau de droits, relations de pouvoir, Besançon, 2021, par Daniel Baric
in MEMORiAM
Mariètta Omarovna Čudakova (1937-2021), par Catherine Depretto
La Revue russe n° 47
Une courte guerre qui n'en finit plus...
La Grande Guerre en Russie
Publié sous la direction de Véronique JOBERT
244 pages, illustrations en noir & blanc
Introduction - La Première Guerre mondiale : la Grande Guerre en France, une guerre oubliée en Russie,
par Véronique JOBERT
1. Destins individuels
L’Alliance franco-russe : ombres et lumières, par Gérard ABENSOUR
La Première Guerre mondiale vue à travers les archives de la famille Kopiloff, par Andrey PAVLOV
Pierre Pascal et la mentalité russe pendant la Première Guerre mondiale, par Olga DANILOVA
De l’armée russe à la « milice du Christ » : l’engagement de Julia Danzas, demoiselle d’honneur de l’Impératrice, par Michel NIQUEUX
Journal de guerre de Iossif Ilyine, officier russe, 1914-1916, par Véronique JOBERT
Une guerre qui n’en finit pas…, par Hélène MENEGALDO
Un destin laminé : Yakov Braun, socialiste-révolutionnaire et écrivain, par Galia ACKERMAN
Zinaïda Hippius, Boris Savinkov, Alexandre Kerenski face à la guerre, par Anne HOGENHUIS
La mythologie de la guerre dans les articles de Vassili Rozanov, par Alexandre MEDVEDEV
Maximilian Volochine, chroniqueur de la Grande Guerre : Un regard depuis Paris, par Tatiana VICTOROFF
Mobilisation familiale : les Gunzburg en 14-18, par Lorraine de MEAUX
2. Mémoire collective
Le centenaire de la Première Guerre mondiale en Russie : la mémoire de la coopération franco-russe, par Alexandre KHODNEV
De la guerre « impérialiste » à la « Seconde Guerre patriotique » : l’espace mémoriel russe de la Première Guerre mondiale, par Konstantin PAKHALYUK
La Première Guerre mondiale vue par le cinéma russe, par Alexey BELOGORYEV
La Première Guerre mondiale dans les manuels russes, par Elena SAMARTSEVA
Grammaire russe II
2. Syntaxe
par Robert ROUDET
ISBN 978-2-7204-0542-6, 400 pages
Le présent volume fait partie de GRAMMAIRE RUSSE par Paul Garde. La rédaction de ces deux parties n'a pas été coordonnée, mais les différences de présentation, de terminologie et de méthode qu'on peut observer entre eux n'impliquent aucun désaccord sur les faits de langue et leur interprétation. L'éditeur et les deux auteurs pensent que l'ensemble des deux ouvrages fournit au lecteur francophone un panorama général, rationnel et précis du fonctionnement de la langue russe.
Cette syntaxe traite d'un certain nombre de points essentiels de la langue russe. Cela revient à dire en d'autres termes que cet ouvrage ne prétend nullement à l'exhaustivité, exhaustivité qui ne semble d'ailleurs gère possible dans ce domaine. Le plan général est aussi traditionnel que possible, calqué sur l'approche généralement adoptée en morphologie, où l'on étudie tout d'abord la morphologie nominale, puis la morphologie verbale. Le fonctionnement des cas est donc traité en premier lieu, et ce premier chapitre pose des problèmes sérieux de plan : en effet, cette question est reliée à toute une série de mécanismes fondamentaux de la langue, et la seule solution que nous avons trouvée pour ne pas tout confondre est d'exposer le système général des cas avec de très nombreux renvois, soit à la partie traitant de la formation des syntagmes qui est la dernière partie du premier chapitre, soit au chapitre 3 qui traite de la proposition simple. Les raisons de cela sont expliquées au début du premier chapitre.
Le chapitre 2 traite de tout ce qui a trait au système verbal : personnes, aspect, verbes de mouvement, mode, voix et formes non prédicatives du verbe. Le chapitre 3 est consacré aux différents types de propositions simples qui posent des problèmes de syntaxe et le chapitre 4, le dernier, traite de la proposition complexe. Dans un souci de ne pas surcharger le texte par de continuelles références, mention n'est faite des ouvrages utilisés qu'en début de chaque chapitre, sous la rubrique "Quelques sources", où sont indiqués les travaux qui nous ont semblés les plus utiles ; nous n'y revenons généralement pas par la suite, et ce malgré le fait que, bien entendu, bien des passages de cette syntaxe s'appuient sur des recherches déjà existantes. Les exemples sont pratiquement tous pris dans le Nacional'nyj korpus russkogo jazyka et ceux-ci sont cités avec des références entre crochet [...]. Le principe suivant a été adopté pour les références : pour ne pas surcharger le texte, lorsqu'il s'agit d'une oeuvre littéraire ou d'une monographie sur un sujet non littéraire, seul le nom de l'auteur est donné ; il s'agit d'un exemple qui est pris dans une journal suffisamment connu, c'est le nom du journal qui est indiqué. Parfois, lorsqu'il est manifeste qu'il s'agit d'une oeuvre littéraire publié dans un journal, c'est malgré tout le premier principe qui est appliqué.
Cet ouvrage s'adresse à des personnes ayant déjà une certaine connaissance du russe, il devrait normalement être utilisable par tout étudiant ayant la volonté et la patience d'étudier la langue en profondeur : l'emploi des termes "techniques" a été réduit au minimum et l'exposé se veut simple et clair, tout en évitant les simplifications abusives faites parfois au nom de la pédagogie.
Robert Roudet et professeur de linguistique russe à l'Université Jean-Moulin - Lyon 3
Aventuriers russes du temps de Pierre le Grand
Histoires de marins, de chevaliers et de gentilshommes (1700-1730)
collection Bibliothèque russe de l'IES, volume 133
ISBN 978-2-7204-0543-3, 2016, 168 pages, glossaire des néologismes, bibliographie
textes traduits et commentés par Myriam d'AVEZAC-ODAYSKI
Pierre le Grand s'est intéressé à tout, sauf à la littérature. S'il se représente en démiurge, pétrissant et fondant la statue de la Russie nouvelle, et s'il convoque peintres, graveurs, poètes et historiens pour glorifier son règne, il ne revendique aucune ambition et ne manifeste aucun goût en matière de belles-lettres. Les spécialistes de ce domaine lui ont rendu son mépris en affirmant que son règne est le point le plus bas de la création littéraire dans son pays. La tradition de la littérature russe ancienne touche à sa fin, même si l'on continue de copier ça et là des chroniques, des récits édifiants ou satiriques, des vers syllabiques, des itinéraires de pèlerins et des Vies de saints. La littérature occidentalisée, acclimatant en Russie le roman, le drame et la comédie, la poésie classique, ou la presse d'information est encore en gestation. Et pourtant, il existe une poignée de "récits pétroviens" (petrovskie povesti) des années 1700-1730 qui lancent un pont entre les deux mondes. Ils s'extraient du cocon des oeuvres narratives traditionnelles, presque toujours situées à l'intérieur de l'espace russe, ou dans l'univers slave orthodoxe qui s'étend jusqu'à "Tsargrad" (Constantinopole), la "Montage Sainte" (le mon Athos), ou Jérusalem.
Ce livre est la première traduction française des trois principaux récits pétroviens : L'Histoire du marin russe Basile Kariotski, L'Histoire du chevalier russe Alexandre et L'Histoire du Fils de gentilhomme. Ils ont en commun de mettre en scène un héros nouveau, russe" au sens moderne du terme (rossijskij), marin de préférence, et entreprenant. S'il conserve précieusement sa foi orthodoxe et sa piété filiale, il part hardiment à l'étranger et se dirige, comme Pierre le Grand lui-même, vers la Hollande, l'Angleterre ou la France. Il entend y conquérir gloire et fortune, mais aussi et surtout science (nauka). Le monde qu'il sillonne est plein de périls et d'aventures, de femmes et d'amour (en français dans le texte). S'y mélangent joyeusement les réalités du XVIIIe siècle et des réminiscences des romans de chevalerie ou des histoires galantes que les gentilshommes de France ou d'Angletterre connaissent bien. D'un épisode à l'autre, comme sur les tapisseries des Gobelins, notre marin russe est transporté de la rade de Londres où il manoeuvre avec la flotte de guerre, à un tournoi en armures ou à une embuscade de brigands dans une forêt impénétrable. Il passe du Décaméron à l'Amadis de Gaule, tout en suivant le Règlement de la marine édicté par Pierre. Deux héros russes sur trois meurent tragiquement à la fin de leurs tribulations, seul le marin Basile rentre heureux comme Ulysse, après avoir fait son long voyage. L'essentiel n'est pas le dénouement, mais le départ. Ces récits sont à l'image d'une aube nouvelle : l'air est frais, le vent se lève, les couleurs sont vives, l'aventure nous appelle.
Docteur en études slaves de l'Université Paris-Sorbonne, Myriam d'Avezac-Odaysky s'est spécialisée dans la traduction des oeuvres russes et ukrainiennes des XVIe-XVIIIe siècles.
Les nouvelles élites tchécoslovaques
Une formation française (1900 - 1950)
par Jiri HNILICA, préface Pascal Ory, postface Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0536-5, 2015, 404 p., ill. noir et blanc, tables, cartes, index des noms
La fin de la Première Guerre mondiale et la création des nouveaux États en Europe centrale ont donné lieu à une accélération inattendue de l'emploi du culturel dans la diplomatie. Les relations entre la France et la Tchécoslovaquie présentent à cet égard un cas exemplaire. Sortant de la chronologie politique traditionnelle, le présent ouvrage englobe un demi-siècle d'histoire riche et tourmentée depuis la période francophile sans ombre des années 1900 - 1920 jusqu'aux années sombres qui ont suivi les accords de Munich. Il étudie le cadre général de la politique culturelle et scolaire et des études de cas. L'attention porte sur l'influence française "direct" jouée en Tchécoslovaquie grâce à l'Institut français de Prague ou au Lycée français, et à la concurrence qui en découle. Sont aussi abordés la formation en France des nouvelles élites tchécoslovaques, la surprenante création de section spéciales dans des lycées de France, notamment à Dijon, un système de bourses destinées non seulement aux étudiants, mais aussi aux représentants des élites diplomatiques et militaires. Le livre croise sources françaises et tchèques, il analyse aussi bien l'histoire politique que les trajectoires individuelles et revisite les mythes sur les relations franco-tchèque.
Jiri Hnilica, enseignant-chercheur, dirige le département d'Histoire à la Faculté pédagogique de l'Université Charles de Prague. Cet ouvrage est issu de sa thèse en cotutelle soutenue en 2012 à l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne.
La Maison de Smolensk
Une dynastie princière du Moyen Âge russe (1125-1404)
par Florent MOUCHARD
ISBN 978-2-7204-0531-0, 308 pages
En 1125, Rostislav, fils du prince de Kiev Mstislav le Grand et petit-fils de Vladimir Monomaque, reçoit pour domaine la ville de Smolensk. En 1404, son descendant direct, Jurij Svjatoslavič, perd définitivement sa principauté, conquise par le grand-duc de Lituanie. Entre ces deux dates, la dynastie issue de Rostislav a été un acteur majeur du jeu politique en Europe orientale. Participant activement aux luttes des clans issus de saint Vladimir, souvent maîtres de Kiev et de Novgorod, voire de la Galicie, étendant leur domination les territoires voisins de la principauté de Polock, entretenant des relations avec les établissements allemands de la Baltique et par-delà avec l’Europe du Nord, ses membres s’imposent par leur cohésion et leur pugnacité. Mais aux générations suivantes, la dynastie subit de plein fouet le contrecoup des crises des années 1230, si bien que Smolensk devient progressivement une petite principauté frontalière, bloquée entre la Russie en formation et le grand-duché de Lituanie.
Le présent ouvrage se propose, pour la première fois, de retracer l’histoire de dynastie de Smolensk et ainsi proposer une étude de cas sur l’aristocratie princière de la Rusʹ avant et pendant la formation des grands ensembles territoriaux de la fin du Moyen Âge. L’étude détaillée de l’abondante production annalistique de la Rusʹ est croisée avec les témoignages, nombreux mais dispersés, fournis par les documents diplomatiques, les sceaux, l’archéologie, et les autres sources narratives y compris étrangères.
Florent Mouchard est docteur en études slaves, professeur agrégé de russe à l’Université de Rennes. Ses recherches portent sur l’historiographie médiévale des pays slaves orientaux et l’histoire culturelle de la Russie et de l’Ukraine à l’époque prémoderne.
Le formalisme en Russie
par Catherine DEPRETTO, préface Michel Aucouturier
ISBN 978-2-7204-0460-3, 2009, 335 p.
Depuis son importation sur la scène théorique française par les passeurs structuralistes, le formalisme en terrain russe a sans doute souffert d’inévitables simplifications. Les travaux réunis dans ce livre contribuent à éclairer d’un jour nouveau ce courant majeur de la critique littéraire du xxe siècle. Plutôt qu’une chronologie factuelle du mouvement ou qu’une analyse de ses gestes fondamentaux, l’ouvrage s’intéresse à ceux qui ont fait son histoire, en particulier à Jurij Tynjanov, Viktor Šklovskij, Boris Ejxenbaum, Roman Jakobson, Evgenij Polivanov, comme aux figures moins célèbres d’un formalisme moscovite plus discret, Boris Jarxo ou Grigorij Vinokur.
L’accent est mis sur la généalogie du formalisme russe, sur son inscription dans le champ culturel de l’Âge d’argent, en particulier au sein de l’Université de Saint-Pétersbourg, véritable pépinière de savants et de poètes. Enfin, le livre insiste sur cette caractéristique fondamentale du mouvement : le lien réciproque entre la poésie vivante de l’époque (Esenin, Majakovskij, Mandel’štam, Pasternak, Xlebnikov) et l’analyse historico-littéraire des formalistes ; ou pour le dire autrement, entre création et théorie littéraire. L’ensemble est précédé d’une introduction, dressant un panorama de la réception passée et présente du formalisme russe et complétée d’une bibliographie des principaux travaux parus depuis 1990.
Spécialiste de la théorie littéraire et de l’histoire culturelle du xxe siècle en terrain russe, Catherine Depretto enseigne à l’université Paris-Sorbonne. Elle a traduit et annoté les textes historico-théoriques majeurs de Tynjanov, Formalisme et histoire littéraire (1991) et édité L’héritage de Bakhtine (1997). Elle a dirigé plusieurs numéros thématiques de la Revue des études slaves, dont B. M. Èjxenbaum (1985), La littérature soviétique aujourd’hui (2001) et L’écriture de l’intime (2008).
Vladimir Nabokov dans le miroir du XXe siècle
Revue des études slaves, tome 72, fascicules 3-4
publié sous la direction de Nora Buhks
2000, 368 p.
Le centième anniversaire de la naissance de Vladimir Nabokov, dont l’œuvre et le talent ont marqué l’histoire de la littérature mondiale du XXe siècle, a été célébré par les plus grandes universités de plusieurs pays : Cornell (États-Unis), Cambridge (Grande-Bretagne), Académie des sciences de Russie (Saint-Pétersbourg).
Le Centre de recherches sur les littératures et les civilisations slaves de l’université de Paris-Sorbonne, qui s’est déjà fait connaître de la communauté scientifique des nabokoviens par deux précédents colloques, consacrés à l’œuvre de l’écrivain, s’est associé aux manifestations scientifiques de ce centenaire.
Ce numéro de la Revue des études slaves propose l’ensemble des matériaux du colloque international « Vladimir Nabokov dans le miroir du XXe siècle », organisé par le Centre de recherches sur les littératures et civilisations slaves de l’université Paris-Sorbonne, le Centre et l’Institut d’études slaves, qui s’est tenu à Paris du 25 au 27 novembre 1999.
Deux littératures – la russe et l’américaine – revendiquent traditionnellement l’héritage artistique de Nabokov. Son art, cependant, constitue un phénomène exceptionnel dans la culture du XXe siècle : il transcende les frontières et les nationalités non parce que Nabokov a écrit avec une égale virtuosité et un égal succès en trois langues (russe, anglais et français), mais aussi et surtout parce que sa prose est née précisément au carrefour des littératures européennes, assimilant leur héritage pour retrouver des accents de Virgile, de Shakespeare, de Dante, de Pouchkine, de Baudelaire et de Proust. Véritable Européen au sens plein – culturel – du terme, Nabokov a ajouté à ces références littéraires un autre continent, l’Amérique. La signification culturelle de l’art de Nabokov, telle qu’elle s’est dégagée au cours du XXe siècle, doit être perçue également comme l’annonce de l’art du siècle à venir, de l’art de l’Europe unifiée.
L’organisation par la Sorbonne d’un colloque international célébrant cet anniversaire revêt une importance particulière à un autre titre : la France, en effet, a joué un rôle symbolique dans la carrière littéraire de Nabokov à la frontière de ses deux versants. C’est en France, où il a vécu trois ans, de 1937 à 1940, que Nabokov a terminé son dernier roman russe et a écrit son premier roman américain, opérant, donc, sa métamorphose d’écrivain russe en écrivain américain. Vingt ans plus tard, c’est encore en France que sera publié Lolita, qui devait lui valoir une célébrité mondiale. Nabokov écrivait admirablement en français, il était familier des cercles littéraires parisiens, il a beaucoup traduit de la littérature française. Bien des spécialistes de Nabokov pensent que, n’eut été la guerre, il serait devenu écrivain français, et non point américain.
Le centenaire coïncidant avec la fin du siècle, le titre du colloque suggérait naturellement un bilan, un regard récapitulatif. C’est pourquoi l’héritage de Nabokov y a été étudié dans le contexte des cultures russe et européenne du XXe siècle, et aussi tel qu’il s’est reflété dans ces cultures, du point de vue esthétique, philosophique et scientifique, tout comme à travers la diversité des approches théoriques.
En rassemblant ces textes pour la "Revue", nous avons tenté de respecter un ordre suggéré par les sujets de recherche, tout en gardant le souci de ne pas sacrifier l’impression de diversité qui découle des thèmes et des approches adoptées par les participants.
On peut ainsi distinguer plusieurs sections : une première réunit les travaux étudiant l’œuvre de Nabokov à l’intérieur d’un système culturel et esthétique déterminé, qu’il s’agisse d’une littérature nationale, d’une tendance artistique, d’une conception philosophique, d’un code de comportement esthétique ou d’un système de réception propre à un groupe social. Une deuxième section traite des questions de poétique et des liens intertextuels entre les romans de Nabokov et des textes d’auteurs du XXe siècle. Quatre articles du recueil sont consacrés à l’influence de la musique et de la peinture ainsi qu’à leurs fonctions artistiques dans l’œuvre de l’écrivain. Suivent des travaux analysant des œuvres peu connues. Une section à part réunit des articles traitant du bilinguisme de l’écrivain et des problèmes que pose la traduction de ses romans. Le recueil est clos par une étude sur l’attitude de Nabokov vis-à-vis de l’œuvre de ses confrères écrivains.