par Jack FEUILLET
ISBN 978-2-7204-0323-1, 1996, 416 p.
C'est une nouvelle grammaire descriptive du bulgare qui tienne compte à la fois de la situation réelle de la langue et des progrès de la linguistique. C'est peut-être l'assise théorique sous-tendant la description qui déroutera le plus le lecteur, habitué à trouver une division en phonétique (et graphie), morphologie, syntaxe et lexique. L'idée de base que l'on défend est que les formes sont faites pour véhiculer du sens et que la morphologie ne doit pas être conçue comme une partie autonome de la grammaire. C'est pourquoi, à coté d'une section "Phonologie et graphie" et d'une section "Lexique", on a intégré une composante centrale "Morphosyntaxe" constituant la grammaire au sens étroit du terme.
La conception adoptée ici est la suivante : il faut partir des unités supérieures d'analyse linguistique, c'est à dire de la phrase, parfois même du texte (comme pour le système verbal, les phénomènes de jonction, la stratégie discursive, l'argumentation, etc.), pour aboutir aux constituants ultimes. C'est pourquoi on a commencé par étudier les unités verbales, nominales et acatégorielles, en poursuivant par les groupes fonctionnels - c'est à dire des unités linguistiques exerçant des fonctions dans une unité plus grande - qui sont au nombre terminer par les marquants énonciatifs et expressifs, et les éléments de jonction.
Outre la volonté de rompre avec une longue tradition atomisitique, il y a dans cette démarche le désir de ne pas séparer arbitrairement les fonctions et leurs marquants : ainsi, donner dans la partie "Morphologie" une liste des prépositions et des conjonctions et dans la partie "Syntaxe" une description de leurs emplois conduit à des redites et masque la réalité du fonctionnement de la langue : les prépositions sont des marquants de plusieurs types de fonctions, et ces dernières ne sont pas toujours indiquées par des prépositions.
Une grammaire ne peut pas prétendre à l'exhaustivité. On ajoute souvent qu'elle est intéressant, non par ce qu'elle dit, mais par ce qu'elle ne dit pas. Cette boutade ne saurait masquer le fait qu'un auteur essaie de dire le maximum de choses dans le minimum de place. C'est cet objectif que guidait l'auteur, aidé en cela par les travaux de ses devanciers.