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1905, la première révolution russe
publié sous la direction de François-Xavier Coquin & Céline Gervais-Francelle
ISBN 978-2-7204-0220-3, 1986, 568 p.
Alexandre Herzen sur l’autre rive ou le socialisme russe à l’épreuve de l’émigration
collection historique de l’IES, volume 49
par Michel MERVAUD
ISBN 978-2-7204-0495-5, 2012, 376 p.
Dans cet ouvrage, on a privilégié les rapports d’Alexandre Herzen avec l’histoire et la culture de la France en évoquant ses jugements sur Voltaire, sur la Révolution française, sur les émeutes de Rouen en 1848, et ses relations personnelles avec des Français (Pierre Leroux, Proudhon, Edgar Quinet, Victor Hugo, les Goncourt). Plus généralement, le thème « Herzen et l’Occident » apparaît dans ce volume sous deux aspects : d’une part, avec un essai sur le rôle capital qu’ont joué la littérature et la philosophie allemandes dans son devenir intellectuel et, d’autre part, avec une analyse de ses réflexions sur l’Amérique, où il a été tenté de trouver refuge et qui l’a fasciné toute sa vie.
Exilé de son pays, Herzen a erré « sur l’autre rive » pendant plus de vingt ans. Mais son drame n’a pas été seulement de vivre et de mourir en terre étrangère. Après 1848, il s’est trouvé « de l’autre côté » de la révolution : c’est, comme il l’a expliqué à Moses Hess, le sens qu’il entendait donner à son livre De l’autre rive, bilan de son expérience et de ses réflexions désenchantées sur l’échec des révolutions occidentales. Et c’est à partir de ces désillusions que Herzen a reporté ses espoirs sur la Russie et que, sur l’autre rive, s’est développé son « socialisme russe ». Brillamment défendu dans sa « Lettre à Michelet », ce socialisme russe apparaît dans les discussions avec Edgar Quinet, et c’est l’un des thèmes majeurs de la correspondance avec Proudhon, reproduite ici intégralement et commentée. Homme d’idées et homme d’action, Herzen aussi est un maître de la prose intellectuelle russe du xixe siècle. C’est un artiste dont les oeuvres fascinent par une poésie de la pensée. Dans le présent ouvrage, on trouvera un essai sur sa causticité et son esprit « voltairien » tels qu’ils se manifestent dans les petits articles des « Mélanges » du Kolokol. Une autre facette de son talent littéraire est la manière dont il rend compte de sa perception du temps : un article consacré à cette question montre que ses « dumy » (pensées) sur le temps ne sont pas un phénomène marginal, mais font pénétrer le lecteur au coeur même de l’oeuvre de Herzen.
Michel Mervaud, ancien élève de l’E.N.S. de Saint-Cloud, est professeur émérite à l’université de Rouen. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat d’État sur Nicolas Ogarev et de travaux sur l’histoire des idées et les mouvements révolutionnaires en Russie. Ses recherches portent également sur le XVIIIe siècle, notamment sur Voltaire et le monde russe. Il a dirigé ou codirigé plusieurs numéros thématiques de la Revue des études slaves, sur la Révolution française et les Slaves (1989), sur Herzen (2007 et 2012), et un numéro de Slavica Occitania sur la Naissance de l’historiographie russe (2009).
Catherine II et l’Europe
publié sous la direction de Anita Davidenkoff, préface Michèle Gendreau-Massaloux
ISBN 2-7204-0331-8, 1997, 304 p., illustrations
De Russie et d’ailleurs. Feux croisés sur l’Histoire
Pour Marc Ferro
publié sous la direction de Martine Godet, préface par Jacques Le Goff
ISBN 978-2-7204-0311-8, 1995, 608 p., 30 planches hors texte
Domaines et seigneurs en Russie vers la fin du XVIIIe siècle
Étude de structures agraires et de mentalités économiques
par Michael CONFINO, préface Roger Portal
ISBN 978-2-7204-0038-4, 1963, 311 p., 3 planches hors texte
Du Vardar à la Sotcha
par Ernest DENIS, préfaces Alexandre Bélitch & Louis Eisenmann
ISBN 978-2-7204-0022-3, 1923, 352 p., portr. front.
Écrire et réécrire l’histoire russe d’Ivan le Terrible à Vasilij Ključevskij
publié sous la direction de Pierre Gonneau et Ekaterina Rai
ISBN 978-2-7204-0521-1, 288 p.
Résumé en anglais / en français (PDF)
Ce livre retrace, à travers des études de cas, le travail de Pénélope d’écriture et de réécriture de l’histoire russe depuis le milieu du XVIe siècle jusqu’à la veille de la Révolution.
L’arbre de l’histoire russe est enraciné dans le terreau des chroniques qui, du XIIe au XVIe siècle, se constituent et se complètent. il est planté à Moscou, par les soins du métropolite, chef de l’Église russe, à l’époque où ivan le Terrible se fait couronner tsar. Le Livre des degrés de la généalogie impériale, à la fois Échelle sainte et Arbre de Jessé, est le prototype de l’histoire russe, sa première Grande narration. Critiquée, parfois reniée, elle n’est jamais oubliée. À partir du XVIIIe siècle, de nouvelles branches poussent avec des historiens tels que Vasilij Tatiščev, Nikolaj Karamzin, Sergej Solov ́ev, sans oublier les femmes, comme Aleksandra Efimenko. Vasilij Ključevskij, enfin, marque symboliquement le terme de l’Ancien Régime avec son Cours d’histoire russe qui finit de paraître à la veille de la Première Guerre mondiale. Pendant ce temps, la galerie des héros de l’histoire russe s’est remplie. Aux côtés de Prus et Rjurik, ancêtres mythiques, et de saint Vladimir, qui a baptisé la Rus ́, se tiennent Sophie Paléologue, Vasilij III, Boris Godunov ; Dmitrij, le tsarévitch immolé, les cosaques Ermak Timofeevič et Sten ́ka Razin, Pierre le Grand et Catherine II. Ivan le Terrible occupe une place à part, à la fois acteur de l’histoire et personnage dramatique, inspirant écrivains, peintres et cinéastes.
Études slaves médiévales
édité par Juan Antonio Álvarez-Pedrosa & Susana Torres Prieto
ISBN 978-2-7204-0454-2, 2009, 232 p., 4 planches hors texte en couleur
Ce recueil s’adresse aux médiévistes aussi bien qu’aux slavistes. Il essaie de montrer, à l’aide de cas concrets, comment les techniques modernes d’analyse codicologique, de catalogage partagé, de mise en réseau et d’indexation des corpus de textes et d’images, permettent d’envisager une approche beaucoup plus exhaustive de la culture slave médiévale et en même temps d’ouvrir ce domaine aux comparatistes.
Datation des filigranes, relevé des mains de scribe et des mentions d’appartenance, identification des clefs bibliques ou liturgiques, problème de traduction et de transcription, d’emprunt et de recréation entre les cultures latine, grecque et slavonne sont les principaux thèmes abordés par ces contributions réunissant des spécialistes européens et nord-américains.
Exils d’Europe médiane en France
dans la seconde moitié du XXe siècle
sous la direction de Antoine Marès
ISBN 978-7204-0552-5, 2017, 248 p., index des noms de personnes
Jusqu’aux années 1980, la question de l’exil hors du bloc soviétique a été peu étudiée en France, notamment en raison des difficultés d’accès aux sources. L’atmosphère de Guerre froide a longtemps délégitimé toute critique du système soviétique. Mais les craquements puis la chute du bloc de l’Est, le recouvrement de leur souveraineté par les États d’Europe médiane – pour lesquels renouer avec les exilés a fait partie d’un processus de recomposition indispensable – et la présence en France d’acteur de cette émigration appelés à témoigner de leur expérience ont changé la donne.
En faisant appel à des universitaires de France et de l’ensemble de la région concernée, avec une volonté de brassage des générations de chercheurs, ce volume a l’ambition d’études ces exils en France et leur relation avec la société française. En quoi ont-ils pesé sur les représentations que la France s’est fait du bloc soviétique ? Comment ont-ils contribué à créer des savoirs sur leurs pays d’origine ? Comment ont fonctionné les réseaux entre exilés et décideurs français ? Autant de question qui reviennent à apprécier le poids réel de ces groupes, au-delà des affirmations qui les vouaient « aux poubelles de l’histoireé ou des processus qui ont visé à les légitimer ou à les délégitimer au nom de schémas simplistes. Ce sont les Polonais, les Roumains, les Tchèques, les Sud-Slaves et les Hongrois exilés, dont l’action et la production sont suivies dans cet ouvrage.
Histoire de la pensée sociale russe
par Georges PLEKHANOV, traduit par Michel Niqueux & Martine Godet,
préface Jutta Scherrer
ISBN 978-2-7204-0023-0, 1984, 183 p.
C’est en 1909 que G. Plekhanov (1856-1918) s’attelle avec un acharnement exceptionnel à la préparation de ce qui devait devenir son magnum opus historique. La maison d’édition moscovite Mir venait de proposer au grand théoricien marxiste, qui vivait depuis presque trois décennies déjà en émigration, d’écrire un livre sur la pensée sociale russe au XIXe siècle. En acceptant cette proposition, Plekhanov laissait entendre, comme le prouve déjà le premier plan de l’ouvrage qu’il envoya à Moscou, que son projet ne se limiterait pas au seul XIXe siècle. Ce qu’il envisageait tait bien plus ambitieux, la rédaction de l' »Histoire » même de la pensée sociale en Russie. L’intention initiale de la maison d’édition, qui prévoyait un livre en un seul volume, fut rapidement dépassée, en raison de la grande importance que Plekhanov accordait à ses recherches.
Effrayé lui même en cours de rédaction par l’ampleur grandissante du sujet, par la quantité de documents à prendre en considération et par le travail que représente l’étude de plus d’un siècle d’historiographie russe, il se résigne à proposer à l’éditeur un titre plus modeste pour son ouvrage qu’il intitule Essais sur la pensée sociale russe.
Toutefois grâce à un remarquable travail d’édition posthume, nous sommes en mesure d’esquisser un tableau à peu près cohérent du jugement que Plekhanov portait sur le XIXe siècle.
Histoire des Slaves orientaux des origines à 1689
édité par André Berelowitch, Matei Cazacu, Pierre Gonneau et Vladimir Vodoff
ISBN 978-2-271-05609-8, 1998, 256 p.
Institut français de Zagreb (1921-2021)
Fondements et contextes d’une médiation culturelle
publié sous la direction de Daniel Baric et Edi Milos
ISBN 978-2-7204-0672-0, 2023, 278 p., ill. noir & blanc, index des noms
L’institutionnalisation d’une coopération entre la France et la Croatie sous la forme d’un Institut français à Zagreb témoigne jusqu’à nos jours d’une nouvelle dynamique des échanges franco-croates initiée dans une configuration politique profondément transformée à l’issue de la Première Guerre mondiale. Une série d’initiatives locales visant à multiplier les contacts avec la culture française a été lancée par les deux premiers directeurs de l’Institut français, Raymond Warnier (1921-1935) et son successeur Jean Dayre (1935-1947). Comme tout établissement lié à la présence de la France à l’étranger, l’Institut français de Zagreb devint aussi un outil de diplomatie culturelle. Il demeura néanmoins un lieu de rencontre interculturelle avec un public local francophone ou intéressé par la francophonie, reflétant l’état complexe et spécifique des relations franco-croates dans leur contexte tant local que régional.
À partir d’un faisceau d’études ancrées dans différents champs disciplinaires, les contributions réunies dans ce volume présentent une première synthèse sur ce foyer de culture française en milieu croate centrée sur les prémices d’une coopération désormais plus que centenaire.
Daniel Baric enseigne l’histoire littéraire sud-slave et la traduction à l’UFR d’études slaves de Sorbonne Université, où il poursuit des recherches sur l’histoire interculturelle de l’Europe centrale, orientale et balkanique.
Edi Miloš enseigne l’histoire à l’université de Split. Ses recherches portent sur les pays croates, l’espace adriatique, les domaines danubien et balkanique aux XIXe et XXe siècles.
Intellectuels de l’Est exilés en France
édité par Wojciech Fałkowski & Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0475-7, 2011, 175 p.
L’État moscovite au XVe siècle (ouvrage en russe)
Deux visions de l’histoire à travers les chroniques russes
par I. S. LURIA
ISBN 102-7204-0281-8, 1994, 240 p.
L’onde de choc tchécoslovaque. 1968 en Europe médiane et occidentale
publié sous la direction d’Antoine Marès, Françoise Mayer et Jacques Rupnik
Collection historique de l’Institut d’études slaves, 58
ISBN 978-2-7204-0660-7, 204 p., notices biobibliographiques, index des noms
Il y a plus d’un demi-siècle, le « Printemps tchécoslovaque », dit souvent « Printemps de Prague », et l’invasion soviétique du 21 août 1968 ont bouleversé les opinions publiques. Dans les semaines qui ont suivi, une abondante couverture médiatique et éditoriale a abordé le sujet. Face à cette émotion internationale, les chancelleries ont réagi froidement et l’évolution des politiques étrangères des grandes puissances n’en a pas été sensiblement modifiée. En revanche, la fin de l’expérience du « socialisme à visage humain » a eu un impact considérable sur la perspective désormais improbable d’une réforme des régimes communistes : toutes les gauches en ont été profondément affectées.
Cet ouvrage s’est nourri d’une double source : partant du Printemps tchécoslovaque de 1968, il ne se limite pas à mettre l’accent sur ses particularités mais de le situer d’emblée dans une problématique de remise en question de l’ordre politique interne et externe (la division de l’Europe) pour explorer la circulation des idées et des logiques de contestation en Europe médiane (Varsovie, Prague, Budapest, Bucarest, Belgrade…) ; il aborde aussi les interactions et les quiproquos qui ont pu se faire jour avec les mouvements qui se développèrent alors en Europe occidentale (Paris, Rome, monde occidental…).
Ce recueil, réunissant historiens et politologues français et centre-européens, se veut une invitation à la réflexion sur un tournant de l’histoire européenne qui reste important pour comprendre certains malentendus sur les questions mémorielles ou politiques dans l’Europe d’aujourd’hui.
Table des matières
Introduction, par Antoine Marès & Jacques Rupnik
Le 1968 tchécoslovaque
Jacques Rupnik, Utopie et « normalité » : retour sur les héritages de 1968
Miroslav Novák, Le communisme réformiste, l’exemple du Printemps de Prague
Miroslav Londák & Elena Londáková, L’année 1968 et la Slovaquie : à la recherche d’un nouveau modèle de socialisme et d’un repositionnement de la Slovaquie dans l’État commun tchéco-slovaque
Françoise Mayer, Siwiec, Palach : retour sur deux immolations politiques et leur portée
Petr Pithart, 1968, cinquante ans plus tard…
Pavel Kolář, Penser le Printemps de Prague : désillusion, mélancolie et déclin de la gauche
Échos et spécificités — à l’Est
Jerzy Eisler, L’année 1968 à l’Est et à l’Ouest : similitudes et différences
Paul Gradvohl, 1968 : une année hongroise contradictoire
Irina Gridan, 1968 en Roumanie : la tentation patriotique à l’épreuve des pressions soviétiques
Sacha Markovic, 1968 en Yougoslavie : entre nationalismes et désillusions révolutionnaires
— en Occident
Patryk Pleskot, La problématique des réactions de l’OTAN à l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968
Marc Lazar, La gauche ouest-européenne et l’année 1968 en Tchécoslovaquie : les cas français et italien
Pierre Grémion, Paris-Prague, les malentendus de 1968
Conclusions, par Françoise Mayer et Antoine Marès
La Colonie tchécoslovaque
Une histoire de l’immigration tchèque et slovaque en France (1914-1940)
par Jean-Philippe NAMONT
ISBN 978-2-7204-0482-5, 2011, 416 p., illustrations en noir et blanc
En août 1914, dès la déclaration de guerre, quelques centaines de tchèques parisiens créent une Colonie qui les fédère et s’engagent dans la Légion étrangère pour combattre aux côtés de la France. Cet épisode rappelle que Paris accueille depuis quelques décennies des tailleurs, des restaurateurs et des ouvriers tchèques.
À partir de 1920, un flux migratoire inédit conduit des dizaines de milliers de tchèques et de Slovaques à venir en France. mineurs, ouvriers dans l’industrie et l’agriculture, commerçants, ils travaillent et vivent à Paris, Argenteuil, Gennevilliers, mais aussi à Merlebach en Moselle, à Méricourt près de Lens, à Vianne (Lot-et-Garonne), La Grand’Combe (Gard), Potigny (Calvados) ou encore à Lyon et Bordeaux.
La Colonie de 1914 devient vite une vaste fédération d’associations qui organise des activités sociales (aides aux chômeurs, aux malades, aux familles) et culturelles (théâtre, écoles, journaux). Elle réunit aussi les tchécoslovaques de France autour de lieux de mémoire communs, de projets comme la construction d’une maison tchécoslovaque à Paris ; elle les mobilise enfin quand en 1938 la Tchécoslovaquie est menacée.
Jean-Philippe Namont est chercheur associé au CNRS/IRICE – Paris 1, agrégé et docteur en histoire. Sa thèse sur la » Colonie tchécoslovaque en France entre 1914 et 1940 » qui s’appuie sur la confrontation de sources tchèques, slovaques et françaises souvent inédites et dont cet ouvrage est issu, a obtenu le prix Václav Černý, décerné par l’ambassade de la République tchèque en France.
La formation de l’Empire russe, volume 1
par Boris NOLDE
ISBN 978-2-7204-0033-9, 1952, VI-297 p., 5 cartes
L’auteur de cet ouvrage est mort avant d’avoir pu le mener à son terme. Son dessein était ambitieux et vaste. Il consistait à décrire comment un petit État nordique du XVIe siècle, situé loin du cours de l’histoire, s’est transformé en moins de quatre siècles en un vaste empire occupant la sixième partie du monde. Relater cette transformation, en marquer les étapes, décrire les problèmes politiques et juridiques d’une rare complexité que le pouvoir central russe eut à résoudre, tel fut le dessein de l’auteur. D’une conception neuve, l’entreprise exigeait, pour être menée bon port, l’étude de bien des documents, la narration et l’explication d’épisodes encore assez peu connus de l’histoire de quatre siècles d’expansion du peuple russe.
La formation de l’Empire russe, volume 2
Études, notes et documents
par Boris NOLDE
ISBN 978-2-7204-0034-6, 1953, 406 p., 2 cartes
L’auteur de cet ouvrage est mort avant d’avoir pu le mener à son terme. Son dessein était ambitieux et vaste. Il consistait à décrire comment un petit État nordique du XVIe siècle, situé loin du cours de l’histoire, s’est transformé en moins de quatre siècles en un vaste empire occupant la sixième partie du monde. Relater cette transformation, en marquer les étapes, décrire les problèmes politiques et juridiques d’une rare complexité que le pouvoir central russe eut à résoudre, tel fut le dessein de l’auteur. D’une conception neuve, l’entreprise exigeait, pour être menée bon port, l’étude de bien des documents, la narration et l’explication d’épisodes encore assez peu connus de l’histoire de quatre siècles d’expansion du peuple russe.
La France et l’Europe centrale. Médiateurs et médiations
publié sous la direction de Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0538-9, 2015, index des noms, 368 pages
Vingt et un universitaires et chercheurs de Bratislava, Budapest, Prague et Paris se sont réunis pour dresser des portraits (journalistes, traducteurs, savants, hommes politiques, animateurs de revues…), analyser les échanges, apprécier les réalisations et leurs limites. Il s’agit aussi de mettre au jour des figures ou des faits méconnus qui montrent le fonctionnement de la médiation et l’intensité de la relation entre la France et l’Europe centrale jusqu’au début du XXIe siècle.
Table des matières
- Introduction – Antoine MARÈS, De la médiation à la construction des savoirs entre la France et l’Europe centrale
Figures de médiateurs
- Eva FRIMMOVA – Un médiateur culturel au xviie siècle : Peter Fradelius (1580-1621), vice-recteur de l’Université de Prague
- Tereza RIEDLBAUCHOVA – Julius Zeyer: médiateur de la culture française
- Balázs ABLONCZY – Avant et après l’amour: la position des médiateurs culturels entre la France et la Hongrie à travers l’exemple de Raoul Chélard
- Michal KSINAN – Milan Rastislav Štefánik comme médiateur culturel
- Danuta KNYSZ-TOMASZEWSKA – La « bibliothèque polonaise » de Paul Cazin (1908-1963)
- Gergely FEJERDY – Paul Auer : un médiateur hongrois entre la France et l’Europe médiane
- Lidwine WARCHOL – Jean Fabre : une figure emblématique des relations intellectuelles franco-polonaises
- Jana TRUHLAROVA – Jozef Felix et la constitution d’une romanistique slovaque
- Maria PASZTOR – Bronisław Geremek ou comment expliquer la France aux Polonais et la Pologne aux Français
Portraits de groupes
- Leszek KUK – La contribution des exilés polonais en France à la naissance de l’intérêt français pour les questions nationales dans l’Europe médiane (dans les années 1830-1860)
- Tomasz SCHRAMM – Les médiateurs de la Pologne en France pendant la Première Guerre mondiale
- Maria DELAPERRIÈRE – Médiations et médiateurs culturels entre la France et la Pologne de l’entre-deux-guerres
- Antoine MARÈS – Médiation et médiateurs de la culture tchèque en France dans l’entre-deux-guerres
- Bohumila FERENCUHOVA – Helena Turcerová-Devečková, la famille Ernest Denis et Turčiansky sv. Martin comme lieux de médiation culturelle
- Catherine HOREL – Les projets fédéralistes comme médiation en Europe centrale après Trianon. D’Oszkár Jászi à Elemér Hantos
- Jiří HNILICA – L’association des anciens élèves tchécoslovaques de lycées français au XXe siècle, amicale ou groupe d’influence ?
Diversité des médiations
- Marek TOMASZEWSKI – Entre histoire et littérature : interactions et figures de l’imaginaire. Quelques visions de la Pologne chez les romanciersfrançais du XVIIIe siècle
- Catherine SERVANT – « Lettres tchèques » dans le Mercure de France au tournant des XIXe et XXe siècles
- Milena LENDEROVA – Le code vestimentaire parisien dans les magazines tchèques
- Martin BRTKO – La revue Elán de Ján Smrek comme lieu de médiation culturelle slovaco-française. Le rêve bergsonien d’un combattant-gentleman
- Pavel CECH – Les traductions du français en tchèque (1945‒1960)
- Eduard MAUR – Témoignage sur l’écho de l’École des Annales à Prague dans les années 1960 et 1970
- Marie-Élizabeth DUCREUX – Le Centre français de recherche en sciences sociales de Prague (CEFRES) : une institution, un médiateur, un « acteur-réseau »
Index des noms de personnes
La France et l’Europe médiane. Médiateurs et médiations
publié sous la direction d’Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0548-8, 2016, 248 pages
Ce volume prend la suite de La France et l’Europe centrale : médiateurs et médiations, paru en 2015 chez le même éditeur. Il s’agit d’élargir la focale à l’Europe du Sud-Est européen et à l’Europe baltique. Les contributions regroupées ici s’inscrivent dans le cadre d’un programme consacré à « la formation des savoirs sur l’Europe médiane » et à la médiation entre la France et cette région.
Quatorze universitaires et chercheurs, spécialistes français et étrangers, se sont penchés soit sur des figures, soit sur des processus de la médiation entre la France d’un côté, la Finlande, les Pays baltes, la Yougoslavie, la Roumanie et la Bulgarie de l’autre, de la fin du XVIIIe siècle à la fin du XXe siècle. Ils en montrent les très nombreuses facettes : la découverte géographique et touristique, les apprentissages linguistiques, la pénétration des champs littéraires, la diffusion des savoirs au niveau universitaire, le rôle des conseillers du prince et des diplomates, la perception par les opinions publiques, les capillarités idéologiques, les exilés…
Ces approches kaléidoscopiques se veulent en même temps une façon de mieux faire connaître tant les modes de la médiation française que deux ensembles régionaux situés aux confins de l’Europe, et dont l’européanité a été récemment redécouverte et reconnue par leur intégration dans l’Union européenne.
Table des matières
Introduction, par Antoine Marès
Bernard LORY, Gloire et déclin de la cartographie française des Balkans (fin XVIIIe – milieu XIXe siècles)
Daniel BARIC, Un byzantiniste chez les Slaves du Sud : les croisières de Charles Diehl dans l’Adriatique, entre tourisme culturel et politique
Antoine CHALVIN, Les voyageurs francophones en Estonie des origines à 1990
Paul-Louis THOMAS, L’introduction du BCMS (bosniaque-croate-monténégrin-serbe) en France et ses dévéloppements
Cécile FOLSCHWEILLER, L’oeuvre et l’activité d’Émile Picot entre France et Roumanie
Matei CAZACU, Nicolae Iorga comme médiateur des sociabilités franco-roumaines autour de la Première Guerre mondiale
Maurice CARREZ, Jean-Louis Perret entre Finlande et monde francophone : médiation culturelle, diplomatie et entreprise idéologique
Julien GUESLIN, un « colporteur de réalités baltiques » : Henri Hauser, médiateur entre la France et la Lettonie
Veljko STANIC, Un médiateur méconnu : Raymond Warnier, la France et la Yougoslavie entre les deux guerres mondiales
Hervé LEMESLE, Politiques et intellectuels français face à la rupture yougoslave de 1948
Frank GEORGI, L’autogestion yougoslave vue de France. Un médiateur oublié, Albert Meister
Adrian-Gabriel CORPADEAN, La Maison roumaine de Paris : un noyau intellectuel de la diaspora roumaine
Marie VRINAT-NIKOLOV, L’institution Sofia-Presse (1968-1989) : la propagande par la traduction
Anne MADELAIN, La mobilisation citoyenne contre la guerre en Bosnie : malentendus et expériences partagées (1992-1996)
Notices bio-bibliographiques, index des noms de personnes
La France et l’Europe médiane : construction des savoirs savants
Institutions, disciplines et parcours (XIXe-XXIe siècles)
978-2-7204-0562-4, 2019, 269 p., notices sur les auteurs, index des noms de personnes
publié sous la direction d’Antoine Marès
Ce volume vise à mieux cerner le monde français de l’enseignement supérieur et de la recherche comme producteur des savoirs sur l’Europe médiane – l’espace situé entre l’Allemagne et la Russie – en abordant leur production et leur transmission des années 1840 au XXIe siècle. Certaines institutions (École libre des sciences politiques, VIe section de l’EPHE, Langues’O et universités) ont joué un rôle capital dans ce domaine. Sans exclure les approches transversales, l’histoire, la géographie, la littérature et les sciences politiques ont été ici privilégiées. Les contributions combinent approches nationales et régionales (Europe baltique, centrale, balkanique ou orientale).
Comment s’est structuré le champ ? Quels sont les champs disciplinaires concernés et comment évoluent-ils ? Quels sont les contenus des savoirs dispensés ou diffusés ? Quels sont les liens entre savoirs universitaires, savoirs savants et savoirs publics ? Quelles sont les relations entre milieux savants et pouvoirs publics ? Qui sont les acteurs ? Telles sont quelques-unes des questions sur lesquelles les auteurs ont été invités à se pencher. Une première synthèse et un premier bilan sur le sujet à travers des institutions et des parcours individuels.
Table des matières
Antoine Marès, Introduction
Marie-Claude Maurel, Les géographes français et l’Europe centrale : itinérance d’une aire géo-historique
Emmanuelle Boulineau et Lydia Coudroy de Lille, L’Europe médiane vue à travers les thèses de géographie depuis les années 1980 en France
Nadège Ragaru, Des études slaves à la soviétologie : la constitution des savoirs sur l’Europe médiane et la Russie à l’École libre des sciences politiques
Ioana Popa, Un observatoire des circulations interdisciplinaires, interinstitutionnelles et internationales : le programme sur l’aire russe, soviétique et est-européenne de la VIe Section de l’EPHE
Audrey Kichelewski et Ségolène Plyer, L’Université de Strasbourg, avant-garde et relais des savoirs sur l’Europe médiane 1870-1970
Julien Gueslin, Les géographes français et les Balkans
Michel Sivignon, Palimpsestes baltiques : le rôle des milieux universitaires français dans l’élaboration et la « survie » de savoirs sur les pays baltiques au XXe siècle
Stanislav Sretenović, Les universitaires français, l’histoire et la création du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes
Maria Delaperrière, La littérature polonaise dans les universités françaises : recherche, médiations, médiateurs
Antoine Marès, Les enseignements supérieurs de tchèque et de slovaque en France : l’exemple des Langues’O
Ildikó Józan, Géographie, typologie, politique : la fondation de la chaire des langues finno-ougriennes à l’École des langues orientales vivantes
Cécile Folschweiller, Les études roumaines à l’École des langues orientales, des débuts (1875) à l’entre-deux-guerres
Universitaires et chercheurs de France sur l’Europe médiane, Témoignages recueillis par Isabelle Davion
Antoine Marès, Conclusions
La Sibérie
Peuplement et immigration paysanne au XIXe siècle
par François-Xavier COQUIN
ISBN 978-2-7204-0040-7, 1969, 790 p., 8 cartes, 16 planches hors texte
La Tchécoslovaquie – sismographe de l’Europe au XXe siècle
publié sous la direction de Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0457-3, 2009, 291 p.
Depuis 1618, début de la guerre de Trente Ans, qui éclate précisément à Prague, l’espace tchéco-slovaque joue le rôle de sismographe du continent. Plus que jamais au xxe siècle, lors des « années en huit » où tous les grands séismes politiques ont trouvé une forme aiguë du côté de Prague et de Bratislava :
en 1918, les empires s’effondrent au profit des États nationaux et, dans un premier temps, démocratiques ;
en 1938, la crise internationale et les accords de Munich traduisent le recul des démocraties face au nazisme ;
en 1948, la prise de pouvoir par les communistes le 25 février sonne le glas de l’indépendance face à Moscou et illustre la division de l’Europe autour des deux blocs ;
en 1968, Tchèques et Slovaques apportent leur pierre à la réflexion d’un modèle alternatif au système soviétique, proposant une « troisième voie » entre capitalisme et communisme ;
en 1988-1989, la Tchécoslovaquie participe à l’effondrement du bloc soviétique, avec une « révolution de velours », qui sera suivie en 1993 d’un « divorce de velours ».
Intégrer cette histoire particulière – et exemplaire – dans un cadre comparatif et essayer de l’écrire en dehors de schémas strictement occidentaux, comme c’est si souvent le cas, telle est la gageure de cet ouvrage collectif qui rassemble historiens français et européens (et surtout centre européens).
La Tchécoslovaquie, 1938-1941
Chute et rétablissement d’une nation
édité par Edvard Beneš & Milan Hauner, introduction par Milan Hauer, traduit de l’anglais par Guy et Irène Imart
ISBN 978-2-7204-0445-0, 2008, 190 p., illustrations en noir et blanc
Le général de Gaulle a écrit dans ses Mémoires de Guerre : « À mesure des désastres de juin, la Grande-Bretagne avait vu arriver sur son sol les souverains et les ministres […]. Les Tchécoslovaques entreprenaient de s’organiser […]. La France Libre attirait surtout les plus inquiets et les plus malheureux, tels les Polonais et les Tchèques. À leurs yeux, nous qui restions fidèles à la tradition de la France, représentions, par là même, une espérance et un pôle d’attraction. En particulier, Sikorski et Beneš […] au milieu des intrigues et des susceptibilités qui compliquaient pour eux le malheur, établirent avec moi des rapports constants et suivis. Jamais peut-être, mieux qu’au fond de ce gouffre, je n’ai senti ce qu’était, pour le monde, la vocation de la France. »
C’est ce désastre qu’illustre ce texte inédit d’Édouard Beneš, président de la Tchécoslovaquie, contraint de quitter son pays à la suite des tragiques accords de Munich de septembre 1938, qui sacrifiaient un des plus fidèles alliés de la France.
Milan Hauner, historien tchéco-américain, nous livre un manuscrit particulièrement intéressant (qu’il met en contexte), parce qu’écrit à chaud, en 1941, à un moment où l’issue de la guerre était inconnue : Beneš y fait preuve d’une remarquable lucidité et d’un optimisme à toute épreuve quant à la victoire de la démocratie, et des démocraties. Il raconte son combat pour effacer « Munich », qu’il n’avait ni su anticiper ni pu empêcher.
Au moment de la commémoration du soixante-dixième anniversaire de ces tragiques événements, cette parution est une pièce importante à verser à la tumultueuse histoire de l’Europe et montre qu’une fois de plus, le destin de l’État tchécoslovaque a été au xxe siècle une sorte de baromètre du climat international.
Le mouvement ouvrier bulgare, 1882-1918
publié par Alexandre Tikhian, Monique Armand, Georges Haupt et Elena Savova
ISBN 978-2-7204-0188-6, 1984 p., 254 p.
Le problème allemand en Tchécoslovaquie, 1919-1946
par Pierre GEORGE
ISBN 978-2-7204-0028-5, 1947, 91 p., 2 cartes
Le 27 et le 29 octobre 1946, les deux derniers convois transportant les Allemands de Tchécoslovaquie, le premier vers la zone d’occupation soviétique, le second vers la zone d’occupation américaine, ont franchi la frontière tchécoslovaque en direction de l’Allemagne. Plus de deux millions et demi d’individus ont été transférés, conformément aux décisions de la Conférence de Potsdam et de décret présidentiel du 2 août 1945, au cours des derniers mois de 1945 et des dix premiers mois de 1946.
L’objet de cette étude est d’examiner, sur le plan historique, les péripéties d’un drame dont l’épilogue devait être Munich et la deuxième guerre mondiale.
Le Vingtième Congrès
Mythes et réalités de l’Europe de l’Est en 1956
édité par René Girault
ISBN 978-2-7204-0123-7, 1977, 152 p.
Les nouvelles élites tchécoslovaques
Une formation française (1900 – 1950)
par Jiri HNILICA, préface Pascal Ory, postface Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0536-5, 2015, 404 p., ill. noir et blanc, tables, cartes, index des noms
La fin de la Première Guerre mondiale et la création des nouveaux États en Europe centrale ont donné lieu à une accélération inattendue de l’emploi du culturel dans la diplomatie. Les relations entre la France et la Tchécoslovaquie présentent à cet égard un cas exemplaire. Sortant de la chronologie politique traditionnelle, le présent ouvrage englobe un demi-siècle d’histoire riche et tourmentée depuis la période francophile sans ombre des années 1900 – 1920 jusqu’aux années sombres qui ont suivi les accords de Munich. Il étudie le cadre général de la politique culturelle et scolaire et des études de cas. L’attention porte sur l’influence française « direct » jouée en Tchécoslovaquie grâce à l’Institut français de Prague ou au Lycée français, et à la concurrence qui en découle. Sont aussi abordés la formation en France des nouvelles élites tchécoslovaques, la surprenante création de section spéciales dans des lycées de France, notamment à Dijon, un système de bourses destinées non seulement aux étudiants, mais aussi aux représentants des élites diplomatiques et militaires. Le livre croise sources françaises et tchèques, il analyse aussi bien l’histoire politique que les trajectoires individuelles et revisite les mythes sur les relations franco-tchèque.
Jiri Hnilica, enseignant-chercheur, dirige le département d’Histoire à la Faculté pédagogique de l’Université Charles de Prague. Cet ouvrage est issu de sa thèse en cotutelle soutenue en 2012 à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne.
Les ouvriers en U.R.S.S. (1928-1941)
par Jean-Paul DEPRETTO, préface René Girault
ISBN 2-7204-0328-8, 1997
Entre 1928 et 1941, les effectifs de la classe ouvrière en U.R.S.S. ont connu une croissance sans précédent: ils ont presque triplé. Encore ne s’agit-il que des travailleurs libres, il faudrait y ajouter les détenus du Goulag dont le nombre augmente considérablement durant cette période.
Ancien élève de l’ENS, agrégé d’histoire, docteur, Jean-Paul Depretto a enseigné dans plusieurs lycées. Il est actuellement maître de conférences à l’université de Toulouse-Le Mirail. Il est aussi l’auteur (en collaboration avec S. Schweitzer) d’un livre sur le mouvement ouvrier chez Renault (1920-1939) et a publié plusieurs articles sur l’histoire sociale de l’U.R.S.S.
«Le champ de cette étude se place en un moment clef, celui de la seconde révolution soviétique, lorsqu’il fut question de construire l’homme nouveau en même temps qu’il était question de parfaire l’industrialisation de la Russie afin d’en faire une grande puissance. Parce que l’auteur a su brosser un tableau vrai de la classe ouvrière soviétique, débarrassé des mythes politiques ou idéologiques, ce livre va constituer une référence obligée pour tous ceux qui veulent essayer de comprendre l’évolution d’un pays passé du sous-développement à la toute-puissance, avant de revenir à la fragilité politique, économique et même culturelle.
En s’interrogeant sur cette période en apparence lointaine, ne comprendrait-on pas mieux certaines transformations récentes?»
Lettres de Nicolas Ogarev à Alexandre Herzen fils
édité par Michel Mervaud
ISBN 978-2-7204-0136-7, 1978, 345 p., tableau généal. dépl.
Lieux de mémoire en Europe centrale
publié sous la direction de Antoine Marès, postface Michel Bernard
ISBN 978-2-7204-0455-9, 2009, 199 p., planches hors texte en couleur
Depuis l’ouvrage monumental dirigé par Pierre Nora entre 1984 et 1992, le concept de Lieux de mémoire a essaimé dans toute l’Europe. Même si l’Europe centrale demeure encore trop souvent un angle mort de la vision française, alors qu’elle fait partie de l’Union européenne depuis mai 2004, les textes ici rassemblés d’historiens slovaques, tchèques et français voudraient montrer toute la richesse, non seulement de cette thématique, mais aussi de la recherche la plus récente sur la région.
À travers les hauteurs de Bohême, sur la colline de Devín – proche de Bratislava et d’où l’on peut contempler à la fois la République tchèque, l’Autriche, la Slovaquie et la Hongrie –, sur le champ de bataille d’Austerlitz (Slavkov) ou parmi les monuments funéraires les plus symboliques des Pays tchèques, de Slovaquie et de Budapest, ce livre est une invitation à découvrir l’Europe centrale, dans sa complexité et ses contradictions.
Comment a-t-on construit et déconstruit les identités nationales ? Comment a-t-on géré ou gère-t-on aujourd’hui la mémoire des passés douloureux, qu’il s’agisse de la Shoah ou du passé communiste ? Quels liens peut-on établir entre la singularité centre-européenne et le reste de l’Europe ? Quelles relations symboliques les Tchèques ont-ils entretenues avec la France ? Voici quelques-unes des questions auxquelles ce volume tente de répondre par l’exemple, allant du XIXe siècle au temps présent, à la fois dans le dépaysement et en vue d’une réflexion qui est en fait commune aux Européens d’aujourd’hui.
Mémoires de Stanislas II Auguste (PONIATOWSKI)
édité par Anna Grześkowiak-Krwawicz & Dominique Triaire
ISBN 978-2-7204-0484-9, 2012, 863 p., 8 pl. h.-t. coul.
En 1795, la Pologne est rayée de la carte de l’Europe pour cent vingt-trois ans. Le redressement du pays, symbolisé par la constitution du 3 mai 1791, puis par l’insurrection de Tadeusz kościuszko, n’a pas empêché l’Autriche, la Prusse et la Russie de consommer leur œuvre. On chercha alors ceux qui avaient causé la catastrophe finale.
Le dernier roi, Stanislas Auguste (1732-1798), fut le premier vers qui se tournèrent les regards. Il est vrai que, placé sur le trône en 1764 par Catherine II, dont il avait été l’amant, il passait aux yeux d’une partie de ses compatriotes pour l’homme lige de la Russie. Le roi le savait, mais il savait aussi la situation déplorable de la vieille République dont la noblesse, jalouse à l’excès de ses libertés et de ses traditions sarmates, restait raidie sur le funeste « liberum veto » qui bloquait toute augmentation des impôts et donc de l’armée. Les timides réformes tentées par le jeune souverain n’irritèrent pas moins la noblesse conservatrice que les puissants voisins qui veillaient à maintenir la Pologne dans son état de faiblesse.
C’est dans ces circonstances que la confédération de bar éclata dont l’épisode culminant fut en novembre 1771 l’enlèvement du roi. Il mesura alors combien son image était avilie dans le pays, et comprit que beaucoup lui attribuaient la responsabilité des événements – et les plus terribles étaient à venir. Stanislas Auguste sentit qu’il devait répondre aux accusations que ses contemporains (et au-delà, la postérité) portaient contre lui.
Ce sont les « Mémoires » : leçon de politique moderne où le roi, nourri de la pensée des Lumières, analyse les dangers que court une république (car le régime polonais, malgré ses défauts, était républicain) face à des despotes armés et cyniques. Le roi voulait être lu : il écrivit en français. Malheureusement, à sa mort, ses papiers furent saisis sur ordre de Paul Ier ; ils ne furent ouverts à la consultation qu’au XXe siècle. cette édition, la première en France, a été établie sur les manuscrits originaux, conservés à Moscou et à Cracovie.
Anna Grześkowiak-Krwawicz est historienne, professeur à l’Université de Varsovie et à l’Institut de recherches littéraires (IbL) de l’Académie polonaise des sciences ; elle a publié « Regina libertas : Wolność w polskiej myśli politycznej XVIII wieku » (Gdańsk, Słowo/obraz Terytoria, 2006) et a dirigé avec Iza Zatorska « Liberté : héritage du Passé ou idée des Lumières ? Freedom : Heritage of the Past or an idea of the Enlightenment ? » (Kraków ; Warszawa, Collegium Columbinum, 2003)
Dominique Triaire est professeur de littérature à l’Université de Montpellier ; avec François Rosset, il est l’auteur d’une biographie de Jean Potocki (Flammarion, 2004) et d’une édition des œuvres du même écrivain (Peeters, 2004-2006, 6 vol.)
Mémoires et usages de 1918 dans l’Europe médiane
publié sous la direction d’Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0567-9, 2020, 256 p., notices bio-bibliographiques, index des noms de personnes
Collection historique de l’Institut d’études slaves, 57
L’année 2018 a vu l’apogée des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, qui ont tenu compte du caractère vraiment pan-européen de la guerre et y ont intégré une « sortie de guerre » parfois prolongée jusqu’en 1923, notamment dans cette Europe médiane qui s’étend d’ouest en est entre Allemagne et Russie.
Pour sa part, cet ouvrage collectif vise à montrer la complexité et la richesse des perceptions de la fin de la guerre à travers ses traces et sa mémoire dans cet espace médian de l’Europe, qui reste mal connu en France. Ainsi l’année 1918 y est-elle intégrée dans les « récits nationaux » non seulement en fonction de l’issue de la guerre et des traités qui l’ont suivie, mais aussi en relation étroite avec les fréquentes ruptures politiques qui ont marqué cette région depuis le XIXe siècle : il s’agit ici de voir et de comprendre à la fois des phénomènes généraux à l’échelle européenne, des spécificités nationales fortes et les instrumentalisations d’une période historique tout au long du siècle dernier, jusqu’à nos jours.
À partir du « modèle » français, lui aussi très plastique, ce sont les cas polonais, hongrois, roumain, croate, serbe, grec, bulgare, et tout particulièrement tchèque et slovaque qui sont analysés par seize historiens contemporanéistes, spécialistes français et étrangers.
Table des matières
Introduction, par Antoine MARÈS
Rémi DALISSON
1918-2018 : ambivalence et plasticité de la mémoire commémorative de la Grande Guerre en France
Krzysztof ZAMORSKI
Les historiens polonais de l’entre-deux-guerres face à 1918
Frédéric DESSBERG
1918 dans les relations militaires franco-polonaises (1918-1948)
Eszter BALÀZS
Une mémoire double ? L’image de la Révolution d’Octobre 1918 dans la Hongrie de l’entre-deux-guerres
Janos FÖCZE
La mémoire de la Révolution de 1918 après la Seconde Guerre mondiale en Hongrie
Florin TURCANU
Mémoire et usages politiques de l’année 1918 en Roumanie, de l’entre-deux-guerres à nos jours
Daniel BARIC
1918 en Croatie : entre Zala et Zara, la mémoire et le territoire
Stanislav SRETENOVIĆ
Serbie, 2018 : cent ans d’une mémoire tourmentée
Elli LEMONIDOU
La fin prolongée de la Première Guerre mondiale en Grèce : un débat récurrent
Bernard LORY
1918 en Bulgarie
Jiři HNILICA
Les commémorations de 1918 en Tchécoslovaquie
Jean-Philippe NAMONT
1918-2018 : célébrer la victoire en France et en Tchécoslovaquie (Républiques tchèque et slovaque)
Richard BIEGEL
La naissance de la Tchécoslovaquie à travers le miroir de l’architecture praguoise
Bohumila FERENČUHOVA
Qu’a signifié la naissance de la Tchécoslovaquie pour les Slovaques ?
Michal KŠINAN
Historiens et opinion publique : la mémoire slovaque de la naissance de la Tchécoslovaquie
Conclusions, par Antoine MARÈS
Panslavisme et solidarité slave au XIXe siècle
par Georges LUCIANI
ISBN 978-2-7204-0036-0, 1963, XIX-288 p.
Polonia restituta : la Pologne entre deux mondes
par Léon NOËL, préface J.-B. Duroselle
ISBN 978-2-7204-0197-8, 1984, 288 p.
Répertoire biographique des francs-maçons russes. XVIIIe et XIXe siècles
par Tatiana BAKOUNINE-OSSORGUINE
ISBN 978-2-7204-0039-1, 1967, LV-656 p.
Russes, Slaves et soviétiques
Pages d’histoire offertes à Roger Portal
publié sous la direction de Céline Gervais-Francelle, préface Hélène Ahrweiler
ISBN 978-2-7204-0280-X, 1992, 463 p.
Saint Alexandre sur Seine
L’église russe de Paris et ses fidèles des origines à 1917
par Nicolas ROSS
ISBN 978-2-7204-0402-3, 2005, 320 p., 32 planches hors texte en couleur
Un historique de la vie religieuse des Russes en France, dont les premiers témoignages sont liés aux chapelains venus dans la suite des représentants officiels, dès le règne du jeune Louis XIII. Il relate les visites des souverains russes, de Pierre le Grand à Nicolas II, le séjour des nombreux Russes de passage à Paris, ou installés à long terme, tel Anatole Démidov, l’époux de la princesse Mathilde, ou la comtesse de Ségur.
Après bien des déplacements dans Paris au gré des hôtels où logeait l’ambassade, la chapelle russe nomade fait place à l’église construite rue Daru en 1861, dans le style historicisant qui fait la synthèse des grands courants architecturaux russe et byzantin.
Parallèlement se dévide l’histoire religieuse de la communauté orthodoxe de Paris, avec les portraits de son clergé, de ses paroissiens de haut lignage ou d’humble origine, illustres ou anonymes
Skovoroda, philosophe ukrainien (1722-1794)
préface Pierre Pascal
ISBN 978-2-7204-0112-1, 1976, 122 p., portrait en front.
Socialisme et liberté, la pensée et l’action de Nicolas Ogarev : 1813-1877
par Michel MERVAUD
ISBN 978-2-7204-0198-5, 1984, 254 p.
Stanislas Auguste, dernier roi de Pologne
Collectionneur et mécène dans l’Europe des Lumières
publié sous la direction de Małgorzata Maria Grąbczewska
ISBN 978-2-7204-05000-6, 150 p., 2013
En France puis en Pologne, l’année 2011 fut le théâtre de deux expositions importantes consacrées à Stanislas Auguste, figure fascinante dans l’Europe de la fin du XVIIIe siècle ; l’une au musée national du palais de Compiègne présenta le roi Stanislas Auguste, en tant que collectionneur et mécène, la seconde au château royal de Varsovie se concentra plus particulièrement sur le rôle du dernier roi de Pologne dans toutes ses activités, politique, économique, sociale et artistique.
Le colloque, organisé à Paris le 29 avril 2011 à l’INHA, avait pour ambition d’élargir la vision que l’historiographie avait laissée de ce roi, largement contesté au XIXe siècle, et de montrer combien ce monarque éclairé, si proche culturellement de ses voisins, fut à l’origine notamment de la première constitution d’une nation européenne en 1791. Des contributions d’historiens et d’historiens d’art rappellent le climat politique et social dans lequel Stanislas Auguste a été élu puis dans lequel il a régné. Son éducation artistique, durant ses années de jeunesse, le marquèrent profondément et plusieurs essais furent consacrées à sa formation, à ses relations avec les artistes et à son goût profond pour les arts qui en fit un des grands collectionneurs de la fin du XVIIIe siècle et l’un des grands mécènes laissant en héritage à la Pologne œuvres d’art et décors intérieurs réalisés par les plus grands artistes de l’époque.
Une Pologne nouvelle ? 1918 – 1939
publié sous la direction de Maria Delaperrière et Iwona H. Pugacewicz
296 p. + cahier d’illustrations en couleur et n & b, index des noms, couverture illustrée
En 1918, la Pologne, effacée de la carte de l’Europe depuis 123 ans d’inexistence, retrouve sa liberté. La renaissance de l’État marque une nouvelle époque particulièrement dynamique, mais aussi difficile et complexe : comment les Polonais, jusqu’alors écartelés entre trois puissances et subissant de la part de chacune une domination politique, socio-culturelle et linguistique différente, ont-ils pu retrouver et partager une identité nationale commune ? Comment cette recherche s’est-elle concrétisée sur le plan politique et territorial ? Comment la société polonaise s’est-elle efforcée de surmonter d’inévitables tensions et déchirements ? Plusieurs études d’ordre historique, sociologique, anthropologique et culturel forment dans ce volume un panorama de cette période unique de la renaissance d’une «_nouvelle Pologne », oscillant entre la volonté réelle de la reconstruction du pays et la lenteur de transformation de la société en profondeur.
Cet ouvrage sans précédent en France est non seulement riche en informations, mais il incite aussi à la réflexion sur des questions majeures, telles que l’instabilité des frontières, les relations entre le pouvoir et les tensions sociales, mais aussi sur la fragilité de l’époque où, après une extraordinaire explosion de la créativité culturelle, apparaissent les premiers signes du désenchantement à l’approche de la Deuxième Guerre mondiale.
Table des matières
Avant-propos : Maria Delaperrière & Iwona H. Pugacewicz………………. 9
Repères chronologiques (1918-1939)………………………………………………..13
Introduction
La Pologne indépendante : la question de l’unification étatique
Mariusz Wołos……………………………………………………………………………17
Foyers de culture
Les universités polonaises après 1918
Tomasz Schramm……………………………………………………………………….29
Le renouveau muséal après 1918
Agnieszka Kluczewska-Wójcik…………………………………………………….39
Le rôle fédérateur de la série « Biblioteka Narodowa »
Stanisław Bereś………………………………………………………………………….49
Varsovie entre tradition et modernité littéraire
Marek Tomaszewski……………………………………………………………………65
La vie littéraire et artistique à Cracovie (1918-1939)
Jacek Olczyk……………………………………………………………………………..79
Poznań et sa vie intellectuelle
Magdalena Heruday-Kiełczewska………………………………………………..95
Le rayonnement de Wilno
Krzysztof Zajas………………………………………………………………………….. 107
Lwów dans l’entre-deux-guerres : science et culture
Iwona H. Pugacewicz………………………………………………………………….117
Une société en mouvement
Transformation des mœurs et de la culture dans la IIe République
Katarzyna Sierakowska……………………………………………………………….131
Les écrivains juifs et les Juifs dans la littérature polonaise
Eugenia Prokop-Janiec………………………………………………………………. 143
L’école humaniste de sociologie : Florian Znaniecki et sa méthode biographique
Jacek Kubera……………………………………………………………………………..155
Nouvelle Pologne, nouvelles voix : les concours autobiographiques
Paweł Rodak………………………………………………………………………………171
Aux sources d’un patriotisme de gauche : Stefan Żeromski
Malgorzata Smorag-Goldberg…………………………………………………….. 183
L’intelligentsia polonaise dans la construction de la nouvelle Pologne
Marta Wyka………………………………………………………………………………. 189
L’art au service à la modernité
Le langage de l’affiche polonaise dans l’entre-deux-guerres
Agnieszka Wiatrzyk……………………………………………………………………..201
La Pologne renaissante dans la cinématographie polonaise
Kinga Siatkowska-Callebat…………………………………………………………. 211
L’ère du gramophone : révolution 78
Aleksandra Wojda……………………………………………………………………… 221
La « modernisation » de l’avant-garde polonaise : un échec ?
Jarosław Fazan…………………………………………………………………………. 235
L’avant-garde polonaise revisitée
Maria Delaperrière…………………………………………………………………… 245
Ultimes considérations
Autres débuts de la IIe République
Przemysław Czapliński………………………………………………………………. 259
* * *
Liste des cartes géographiques, musées, affiches…………………………………. 275
Présentation des auteurs………………………………………………………………….. 279
Index……………………………………………………………………………………………. 284
Cahier d’illustrations………………………………………………………………………. 294
Русская церковь на берегах Сены. От зарождения храма до 1917 года
par Nicolas ROSS
ISBN 978-5-86007-532-0, 2007, 319 p., 32 pl. h.-t. coul.
