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1914, l’Autriche-Hongrie entre en guerre
Récits de soldats et de civils
Revue des études slaves, volume 88, fascicule 4
EAN 9782720405532, 223 p., 2017
sous la direction d’Étienne Boisserie et de Catherine Horel
Introduction, par Étienne Boisserie et Catherine Horel
Hutečka Jiří, “Looking Like the Other Guys”: the 1914 Mobilization as a Masculine Experience in Czech Soldiers’ Writings
« Ressembler aux autres gars ». La mobilisation de 1914 comme expérience de la masculinité dans les écrits des soldats tchèques
Lesti Sante, One Writer, many Writings. The War Diary and Letters of Guerrino Botteri
Un écrivain, de nombreux écrits. Le journal de guerre et les lettres de Guerrino Botteri
Dudeková Kováčová Gabriela, The Silent Majority: Attitudes of Non-Prominent Citizens at the Beginning of the Great War in the Territory of Today’s Slovakia
La majorité silencieuse. Attitudes des citoyens ordinaires au début de la Grande Guerre sur le territoire de l’actuelle Slovaquie
Piahanau Aliaksandr, A Priest at the Front. Jozef Tiso Changing Social Identities in the First World War
Un prêtre au front. Les identités sociales changeantes de Jozef Tiso pendant la Première Guerre mondiale
Dăncilă Andreea, Les lettres privées publiques. Un genre épistolaire ambigu des Roumains de Transylvanie dans la Première Guerre mondiale
Private Public Letters. An Ambiguous Epistolary Genre of the Transylvanian Romanians in the First World War
Balázs Eszter, Paris or Weimar? Hungarian Writers’ and Intellectuals’ Early Dilemmas in the Construction of their War Culture During WWI
Paris ou Weimar ? Les premiers dilemmes des écrivains et intellectuels hongrois dans la construction de leur culture de guerre pendant la Première Guerre mondiale
Müller Judith, Stefan Zweig et David Fogel : deux écrivains juifs à Vienne au début de la Première Guerre mondiale
Stefan Zweig and David Fogel: Two Jewish Writers in Vienna at the Dawn of World War One
Dmytrychyn Iryna, La tragédie paysanne dans le récit de guerre ukrainien
The Peasant Tragedy in the Ukrainian War Story
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Niqueux Michel, Panorama de la traduction en français des minores russes
Panorama of the Translation in French of the Russian minores
CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE
COMPTES RENDUS
Oguibénine Boris, l’Héritage du lexique indo-européen dans le vocabulaire russe. Première série : compléments au dictionnaire étymologique de la langue russe de Max Vasmer, Paris, 2016, par Anatoly Liberman
Mazon André, Jakobson Roman, la Langue russe, la guerre et la révolution, sous la direction de Catherine Depretto et Sylvie Archaimbault, Paris, 2017, par Roger Comtet
Hasquenoph Sophie, les Français de Moscou et la Révolution russe (1900-1920), l’histoire d’une colonie étrangère à travers les sources religieuses, Ceyzérieu, 2017, par Boris Czerny
Beaune-Gray Danièle, I. M. Grevs. Un historien russe à travers les révolutions (1860-1941), Paris, 2017, par Michel Niqueux
Vernadsky, la France et l’Europe, Guennady Aksenov, Maryse Dennes (eds.), avec la collaboration de Jacques Grinevald, Pessac, 2016, par Ioulia Podoroga
Graceffa Agnès, Une Femme face à l’histoire : itinéraire de Raïssa Bloch, Saint-Pétersbourg-Auschwitz, 1898-1943, Paris, 2017, par Boris Czerny
l’Utopie au quotidien. La vie ordinaire en URSS 1953-1985, Geneviève Piron, Lada Umstätter (dir.), Lausanne, 2017, par Juliette Milbach
Ouvrages reçus (2017)
Résumés
Bibliographie des œuvres littéraires tchèques et slovaques traduites en français (jusqu’en 1980)
édité par Vladimír Peška et Joseph Suchy
ISBN 978-2-7204-0173-2, 1981, 46 p.
Carnets de voyage en Europe de l’Est (1969-1980)
par Roselyne CHENU
ISBN 979-10-96982-17-2, 2 volumes, 644 p., index des noms cités, index des noms de personnes rencontrées, photos en n & b, bibliographies, annexes. EurOrbem éditions.
«Ce journal, qui dormait dans mes archives depuis une trentaine d’années,
n’était pas destiné à être publié.
Dans les années 1960-1970, je travaillais avec le poète Pierre Emmanuel au
Congrès pour la liberté de la culture (devenu-en 1967 l’Association internationale
pour la liberté de la culture), où m’avait été confié le programme
européen. Celui-ci, mené par la Fondation pour une entraide intellectuelle
européenne, une filiale de l’association, avait pour but de maintenir des
contacts avec les intellectuels vivant sous des régimes de dictature. À l’époque
les pays concernés étaient toute l’Europe de l’Est, mais aussi
l’Espagne, le Portugal et, de 1967 à 1973, la Grèce. […]
Au cours de ces voyages, je tenais secrètement mon journal afin de pouvoir,
rentrée en France, partager avec collègues de travail et amis discrets mes
impressions personnelles, la teneur de mes conversations, et leur
permettre ainsi, grâce à ces “photographies d’un pays”, de mieux
comprendre la situation et parfois même de la découvrir. Par prudence,
les noms de mes interlocuteurs n’étaient évidemment pas cités. […]
Ces “choses vues et entendues” sont donc à lire comme Je témoignage des
souffrances vécues par ces femmes et ces hommes victimes de la coupure
en deux de l’Europe et qui m’ont fait l’honneur de se confier à moi dans des
conditions difficiles, parfois même périlleuses. »
Roselyne Chenu, 24 avril 2004
L’Homme qui parlait avec les étoiles
Milan Rastislav Štefánik, héros franco-slovaque de la Grande Guerre
par Michal KŠIŇAN
ISBN 979-10-96982-08-0, 344 p., index des noms, illustrations en noir et blanc. EurOrbem éditions.
Personnalité hors du commun, Milan Rastislav Štefánik (1880-1919), a parcouru le monde, avant de devenir le héros national slovaque. Peu connu en France, qui est pourtant sa seconde patrie, sa trajectoire n’en a pas moins impressionné ses contemporains, et continue de frapper les esprits. Dès le début du XXe siècle, avant la guerre, il se distingue dans le domaine scientifique. Son ascension politique s’accélère au cours de la Première Guerre mondiale, lorsqu’il devient l’un des dirigeants du mouvement national tchécoslovaque dont l’objectif est de créer un État tchéco-
slovaque après le démembrement de l’Autriche-Hongrie. Fasciné par les inventions technologiques, Štefánik s’engage dans l’aviation en tant que simple soldat et combat sur les fronts occidental et serbe. Il finira la guerre comme général à titre temporaire.
Doué d’un esprit visionnaire en sciences comme en politique, fort de ses multiples expériences, de son éloquence et surtout de son charme, il séduit dans les salons parisiens ou romains ses interlocuteurs ; il les sensibilise à la cause tchécoslovaque dont ils deviennent souvent des partisans en le mettant en contact avec des hommes politiques de premier rang. Štefánik, l’un des pères-fondateurs de la Tchécoslovaquie née en octobre 1918, meurt dans un accident d’avion en rentrant dans son pays natal, en mai 1919. Sa mort prématurée, dont les causes restent objet de polémiques, n’a fait que renforcer sa légende naissante. Cette première biographie scientifique de Štefánik procède en considérant sous plusieurs angles ce personnage excpetionnel, afin de comprendre comment s’est construit son statut de héros, et d’analyser le mythe qui l’entoure.
La Colonie tchécoslovaque
Une histoire de l’immigration tchèque et slovaque en France (1914-1940)
par Jean-Philippe NAMONT
ISBN 978-2-7204-0482-5, 2011, 416 p., illustrations en noir et blanc
En août 1914, dès la déclaration de guerre, quelques centaines de tchèques parisiens créent une Colonie qui les fédère et s’engagent dans la Légion étrangère pour combattre aux côtés de la France. Cet épisode rappelle que Paris accueille depuis quelques décennies des tailleurs, des restaurateurs et des ouvriers tchèques.
À partir de 1920, un flux migratoire inédit conduit des dizaines de milliers de tchèques et de Slovaques à venir en France. mineurs, ouvriers dans l’industrie et l’agriculture, commerçants, ils travaillent et vivent à Paris, Argenteuil, Gennevilliers, mais aussi à Merlebach en Moselle, à Méricourt près de Lens, à Vianne (Lot-et-Garonne), La Grand’Combe (Gard), Potigny (Calvados) ou encore à Lyon et Bordeaux.
La Colonie de 1914 devient vite une vaste fédération d’associations qui organise des activités sociales (aides aux chômeurs, aux malades, aux familles) et culturelles (théâtre, écoles, journaux). Elle réunit aussi les tchécoslovaques de France autour de lieux de mémoire communs, de projets comme la construction d’une maison tchécoslovaque à Paris ; elle les mobilise enfin quand en 1938 la Tchécoslovaquie est menacée.
Jean-Philippe Namont est chercheur associé au CNRS/IRICE – Paris 1, agrégé et docteur en histoire. Sa thèse sur la » Colonie tchécoslovaque en France entre 1914 et 1940 » qui s’appuie sur la confrontation de sources tchèques, slovaques et françaises souvent inédites et dont cet ouvrage est issu, a obtenu le prix Václav Černý, décerné par l’ambassade de la République tchèque en France.
La Slovaquie et l’Europe
Histoire de soi, histoire des autres. Essais et articles
par L’ubomir LIPTÁK réunis par Roman Krakovsky
ISBN 979-10-96982-06-6, 320 p., index des noms. EurOrbem éditions.
La Slovaquie est enclavée au cœur de l’Europe centrale, à la jointure des aires culturelles germanique (sa capitale Bratislava se trouve à 75 kilomètres de Vienne), hongroise (elle compte encore aujourd’hui une importante minorité magyarophone) et slave (elle est limitrophe de la Pologne, des Pays tchèques et de l’Ukraine). Pays marqué, jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, par la multiculturalité et la présence de diverses communautés, notamment juive, la Slovaquie devient, après 1945, un pays ethniquement homogène, sans pour autant retrouver une stabilité politique : au XXe siècle, elle a connu deux guerres mondiales et cinq formes étatiques (Empire austro-hongrois jusqu’en 1918, Tchécoslovaquie jusqu’en 1938 puis de 1945 à 1992, État slovaque 1939-1945 et République
slovaque de 1993 à nos jours).
Le présent ouvrage propose d’explorer l’histoire de ce pays à travers une sélection d’essais et articles de l’essayiste et historien Ľubomír Lipták. Le recueil,
réuni par Roman Krakovsky, est une invitation à réfléchir sur le rôle de l’histoire et de l’historien dans la cité, les identités collectives et la place des conflits dans l’histoire récente de cette partie de l’Europe. Leur point commun est une écriture et un style incisifs, ainsi qu’une approche non conventionnelle et sans concessions des transformations que ce pays et cette région ont connues au fil du court XXe siècle.
Roman Krakovsky est historien et enseignant, spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il enseigne à l’Université de Genève. Il est l’auteur de L’Europe centrale et orientale de 1918 à la chute du mur de Berlin (Armand Colin, 2017) et prépare actuellement un essai sur le populisme en Europe centrale et orientale, à paraître chez Fayard en 2019.
La Tchécoslovaquie – sismographe de l’Europe au XXe siècle
publié sous la direction de Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0457-3, 2009, 291 p.
Depuis 1618, début de la guerre de Trente Ans, qui éclate précisément à Prague, l’espace tchéco-slovaque joue le rôle de sismographe du continent. Plus que jamais au xxe siècle, lors des « années en huit » où tous les grands séismes politiques ont trouvé une forme aiguë du côté de Prague et de Bratislava :
en 1918, les empires s’effondrent au profit des États nationaux et, dans un premier temps, démocratiques ;
en 1938, la crise internationale et les accords de Munich traduisent le recul des démocraties face au nazisme ;
en 1948, la prise de pouvoir par les communistes le 25 février sonne le glas de l’indépendance face à Moscou et illustre la division de l’Europe autour des deux blocs ;
en 1968, Tchèques et Slovaques apportent leur pierre à la réflexion d’un modèle alternatif au système soviétique, proposant une « troisième voie » entre capitalisme et communisme ;
en 1988-1989, la Tchécoslovaquie participe à l’effondrement du bloc soviétique, avec une « révolution de velours », qui sera suivie en 1993 d’un « divorce de velours ».
Intégrer cette histoire particulière – et exemplaire – dans un cadre comparatif et essayer de l’écrire en dehors de schémas strictement occidentaux, comme c’est si souvent le cas, telle est la gageure de cet ouvrage collectif qui rassemble historiens français et européens (et surtout centre européens).
La Tchécoslovaquie, 1938-1941
Chute et rétablissement d’une nation
édité par Edvard Beneš & Milan Hauner, introduction par Milan Hauer, traduit de l’anglais par Guy et Irène Imart
ISBN 978-2-7204-0445-0, 2008, 190 p., illustrations en noir et blanc
Le général de Gaulle a écrit dans ses Mémoires de Guerre : « À mesure des désastres de juin, la Grande-Bretagne avait vu arriver sur son sol les souverains et les ministres […]. Les Tchécoslovaques entreprenaient de s’organiser […]. La France Libre attirait surtout les plus inquiets et les plus malheureux, tels les Polonais et les Tchèques. À leurs yeux, nous qui restions fidèles à la tradition de la France, représentions, par là même, une espérance et un pôle d’attraction. En particulier, Sikorski et Beneš […] au milieu des intrigues et des susceptibilités qui compliquaient pour eux le malheur, établirent avec moi des rapports constants et suivis. Jamais peut-être, mieux qu’au fond de ce gouffre, je n’ai senti ce qu’était, pour le monde, la vocation de la France. »
C’est ce désastre qu’illustre ce texte inédit d’Édouard Beneš, président de la Tchécoslovaquie, contraint de quitter son pays à la suite des tragiques accords de Munich de septembre 1938, qui sacrifiaient un des plus fidèles alliés de la France.
Milan Hauner, historien tchéco-américain, nous livre un manuscrit particulièrement intéressant (qu’il met en contexte), parce qu’écrit à chaud, en 1941, à un moment où l’issue de la guerre était inconnue : Beneš y fait preuve d’une remarquable lucidité et d’un optimisme à toute épreuve quant à la victoire de la démocratie, et des démocraties. Il raconte son combat pour effacer « Munich », qu’il n’avait ni su anticiper ni pu empêcher.
Au moment de la commémoration du soixante-dixième anniversaire de ces tragiques événements, cette parution est une pièce importante à verser à la tumultueuse histoire de l’Europe et montre qu’une fois de plus, le destin de l’État tchécoslovaque a été au xxe siècle une sorte de baromètre du climat international.
La vie forestière en Slovaquie
par Pierre DESFONTAINES
ISBN 978-2-7204-0008-7, 1932, 95 p., 6 cartes, 20 photogravures
ce titre a été remplacé par la publication éditée par EUR’ORBEM et que vous trouverez sur le même site
Slovaque
La vie forestière en Slovaquie
par Pierre DEFONTAINES
sous la direction de Jana Vargovčiková
ISBN 979-10-96982-07-3, 160 p., illustrations en noir & blanc, cartes. EurOrbem éditions.
La Vie forestière en Slovaquie, paru en 1932, apporte un éclairage singulier sur une époque et un monde révolus – celui des villages forestiers de Slovaquie, leurs habitants et la nature à laquelle ils étaient liés. La préface de Michel Lompech retrace la trajectoire de son auteur, le géographe Pierre Deffontaines. À travers l’exemple slovaque, peu connu du lecteur français, l’ouvrage permet de découvrir les enjeux économiques, sociaux, mais aussi culturels de la forêt, aujourd’hui source d’intérêts, curiosités ou revendications.
Le Démon du consentement
par Dominik TATARKA
suivi de
La Rencontre avec Tatarka par Bernard Noël
recueil de textes réunis et édités par Mateusz Chmurski
ISBN 979-10-96982-12-7, 186 p. EurOrbem éditions.
Le Démon du consentement de Dominik Tatarka est un « Traité
fantastique de la fin de la période stalinienne ». Récit drolatique de la chute d’un poète du sérail poursuivi pour avoir osé mettre en doute l’ordre du jour du Congrès des Écrivains, implacable brûlot contre la terreur totalitaire, publié dès les premiers signes du « dégel » khrouchtchévien, en 1956, c’est une des œuvres majeures des débuts de la déstalinisation, mais aussi une réflexion actuelle sur le rapport de l’individu à la décision politique.
Sa réédition, coordonnée par Mateusz Chmurski, s’accompagne d’essais mettant en perspective cette nouvelle dans l’histoire des dissidences européennes, mais aussi d’autres textes de l’écrivain slovaque et du récit que Bernard Noël fit de leur rencontre en 1986.
Dominik Tatarka (1913-1989) est une figure majeure de la littérature slovaque du XXe siècle. Étudiant de la Sorbonne, membre du parti communiste, compagnon de l’insurrection slovaque de 1944, fonctionnaire d’État puis fervent opposant relégué au poste de garde forestier, il témoigne, par son parcours et son œuvre, de l’enthousiasme de l’engagement et de la détresse des illusions perdues, de la légèreté amoureuse et de la réalité des conflits.
Le problème allemand en Tchécoslovaquie, 1919-1946
par Pierre GEORGE
ISBN 978-2-7204-0028-5, 1947, 91 p., 2 cartes
Le 27 et le 29 octobre 1946, les deux derniers convois transportant les Allemands de Tchécoslovaquie, le premier vers la zone d’occupation soviétique, le second vers la zone d’occupation américaine, ont franchi la frontière tchécoslovaque en direction de l’Allemagne. Plus de deux millions et demi d’individus ont été transférés, conformément aux décisions de la Conférence de Potsdam et de décret présidentiel du 2 août 1945, au cours des derniers mois de 1945 et des dix premiers mois de 1946.
L’objet de cette étude est d’examiner, sur le plan historique, les péripéties d’un drame dont l’épilogue devait être Munich et la deuxième guerre mondiale.
Lieux de mémoire en Europe centrale
publié sous la direction de Antoine Marès, postface Michel Bernard
ISBN 978-2-7204-0455-9, 2009, 199 p., planches hors texte en couleur
Depuis l’ouvrage monumental dirigé par Pierre Nora entre 1984 et 1992, le concept de Lieux de mémoire a essaimé dans toute l’Europe. Même si l’Europe centrale demeure encore trop souvent un angle mort de la vision française, alors qu’elle fait partie de l’Union européenne depuis mai 2004, les textes ici rassemblés d’historiens slovaques, tchèques et français voudraient montrer toute la richesse, non seulement de cette thématique, mais aussi de la recherche la plus récente sur la région.
À travers les hauteurs de Bohême, sur la colline de Devín – proche de Bratislava et d’où l’on peut contempler à la fois la République tchèque, l’Autriche, la Slovaquie et la Hongrie –, sur le champ de bataille d’Austerlitz (Slavkov) ou parmi les monuments funéraires les plus symboliques des Pays tchèques, de Slovaquie et de Budapest, ce livre est une invitation à découvrir l’Europe centrale, dans sa complexité et ses contradictions.
Comment a-t-on construit et déconstruit les identités nationales ? Comment a-t-on géré ou gère-t-on aujourd’hui la mémoire des passés douloureux, qu’il s’agisse de la Shoah ou du passé communiste ? Quels liens peut-on établir entre la singularité centre-européenne et le reste de l’Europe ? Quelles relations symboliques les Tchèques ont-ils entretenues avec la France ? Voici quelques-unes des questions auxquelles ce volume tente de répondre par l’exemple, allant du XIXe siècle au temps présent, à la fois dans le dépaysement et en vue d’une réflexion qui est en fait commune aux Européens d’aujourd’hui.
Miroirs brisés : récits régionaux et imaginaires croisés sur le territoire slovaque
publié sous la direction d’Étienne Boisserie & Clara Royer
Cultures d’Europe centrale, hors-série n° 7
ISBN 978-2-7204-0476-4, 2011, 315 p., illustrations en noir et en couleur
Lorsqu’au début du xxe siècle, quelques patriotes entreprirent d’écrire une histoire « slovaque », ils en avaient une conception bien sommaire reposant sur le territoire d’un slovenské etnikum grossièrement construit. La représentation « nationale » ne correspondait alors pas à ce qui allait devenir le cadre territorial de référence, la Slovaquie actuelle. Au moment des changements politiques et frontaliers des années 1918-1920, un nouveau récit historique s’élabora . Dès lors, et tout au long du xxe siècle, grande fut la tentation d’évacuer certaines dimensions de l’appartenance millénaire du territoire slovaque au royaume de Hongrie et d’en taire la construction par apports et installations successifs : de nouveaux récits gommèrent tout ou partie du complexe héritage politique, symbolique, culturel, architectural, littéraire et religieux, sous prétexte qu’il témoignait insuffisamment d’une vie « nationale », qu’elle fût slovaque ou tchécoslovaque.
À bien y regarder, cette diversité marqua le territoire et les hommes par les cadres mentaux, juridiques, politiques et sociaux qu’elle imposait et elle continua d’irriguer culturellement et politiquement l’entre-deux-guerres. Ce volume présente des contributions qui reflètent cette richesse et cette diversité sociale et culturelle.
Petite histoire de la Slovaquie – PDF
par Lubomir LIPTAK, traduit du slovaque par Sabine Bollack
ISBN 978-2-7204-0589-1, 1996, 128 p., 4 cartes
L’ubomir Liptak, éminent historien slovaque marginalisé par la normalisation de la Tchécoslovaquie après l’invasion soviétique d’août 1968, nous présente une synthèse originale qui faisait cruellement défaut au public francophone.
« La Slovaquie n’a jamais été un foyer où se sont élaborées les grandes transformations économiques, culturelles ou politiques de l’histoire européenne. On aurait toutefois peine à trouver un projet ou une initiative européenne d’importance – en partant du gothique, en passant par la Renaissance, la Réforme, la révolution industrielle jusqu’aux courants politiques modernes, la démocratie, le fascisme et le communisme – qui n’aurait pas touché ce pays. »
L’auteur montre bien ainsi la fonction de carrefour qu’à joué l’espace slovaque habité par différents peuples au cours de l’histoire, mais où les Slovaques, majoritaires, n’ont pas réussi à s’affirmer jusqu’au XXe siècle sur le plan politique.
C’est le 1er janvier 1993 que la République slovaque a assuré à ces Slaves méconnus leur indépendance. Comprendre la nature et les racines d’un peuple qui a traversé les siècles sans État propre, saisir par là-même les événements dont nous sommes les témoins, c’est ce à quoi nous convie Lubomir Liptak dans un livre clair et concis.
William Ritter voyage en Slovaquie (1903-1914)
Images d’un pays rêvé, en deux volumes tome I. Textes, tome II. Livres d’images
par Xavier GALMICHE
ISBN 979-10-96982-11-0, 432 p., illustrations en noir & blanc et en couleur, cartes, index des lieux, bibliographie, tables des illustrations et des cartes. EurOrbem éditions
En 1903, l’ écrivain suisse William Ritter s’ en va marcher dans les Petites Carpates. La région de Myjava, à la pointe occidentale de la Slovaquie qui fait encore partie du Royaume de Hongrie, est une révélation. Jusqu’ en 1914, il y multiplie les séjours. Il note, dessine, aquarelle et photographie sans relâche… et se fait aimer de Janko, qui deviendra son compagnon. Il publiera des articles alimentaires sur la politique, un roman puis une nouvelle socio-graphiques, Fillette slovaque (1903) et L’ Entêtement slovaque (1910), ainsi qu’ une étude sur l’ architecture de Myjava. Mais quoiqu’ il incite ses amis – dont Ch.-E. Jeanneret, futur Le Corbusier – à y voyager, ce pays reste son jardin secret.
Durant les années d’ après 1900, Ritter fut l’ auteur d’ articles pionniers sur Mahler (dès 1901), d’ Études d’ art étranger (1906), de la première monographie en français sur le compositeur tchèque Smetana (1907), de reportages sur la Moravie et le peintre Uprka (1912). Mais il n’ aura pu lever le voile sur sa Slovaquie.
Le deuxième tome, Livre d’ images, a été motivé par la restauration à la Bibliothèque de Neuchâtel de photographies retrouvées, qu’ il complète d’ un échantillon d’ œuvres graphiques et de sources écrites.