publié sous la direction de Delphine Bechtel & Xavier Galmiche
Cultures d'Europe centrale, n° 3, 2002, 247 p.
Territoires à la frontière, les confins représentent un ailleurs géographique mais aussi poétique, cristallisant et parfois renversant l’opposition entre le « centre » et la « périphérie ». Dans les pays d’Europe centrale, il y va souvent d’un mythe collectif : le rêve des Allemands et des Autrichiens sur la Galicie, des Polonais sur la Lituanie ou l’Ukraine, des Tchèques sur la Slovaquie, des Hongrois sur la Transylvanie, des Juifs assimilés sur le monde de la culture yiddish, pour n’en citer que quelques exemples. Le récit de voyage vers les confins, départ d’un centre oppressant vers un « ailleurs » salutaire, reposant sur la nostal gie d’un pays à la fois proche et lointain, d’une « patrie personnelle », exprime à travers un genre littéraire particulier cette aspiration au ressourcement géographique et spirituel. Études de cas d’artistes, d’essayistes et d’écrivains allemands et autrichiens (Döblin, Däubler, Franzos, Schnitzler), hongrois (Németh), tchèques, yiddishophones (Peretz, Anski), polonais (Schulz, Kossak-Szczucka), russe (Sigismund Krzyzanowski), mais aussi francophones (Simenon, Ritter).