publié sous la direction de Antoine Marès
ISBN 978-2-7204-0457-3, 2009, 291 p.
Depuis 1618, début de la guerre de Trente Ans, qui éclate précisément à Prague, l’espace tchéco-slovaque joue le rôle de sismographe du continent. Plus que jamais au xxe siècle, lors des « années en huit » où tous les grands séismes politiques ont trouvé une forme aiguë du côté de Prague et de Bratislava :
en 1918, les empires s’effondrent au profit des États nationaux et, dans un premier temps, démocratiques ;
en 1938, la crise internationale et les accords de Munich traduisent le recul des démocraties face au nazisme ;
en 1948, la prise de pouvoir par les communistes le 25 février sonne le glas de l’indépendance face à Moscou et illustre la division de l’Europe autour des deux blocs ;
en 1968, Tchèques et Slovaques apportent leur pierre à la réflexion d’un modèle alternatif au système soviétique, proposant une « troisième voie » entre capitalisme et communisme ;
en 1988-1989, la Tchécoslovaquie participe à l’effondrement du bloc soviétique, avec une « révolution de velours », qui sera suivie en 1993 d’un « divorce de velours ».
Intégrer cette histoire particulière – et exemplaire – dans un cadre comparatif et essayer de l’écrire en dehors de schémas strictement occidentaux, comme c’est si souvent le cas, telle est la gageure de cet ouvrage collectif qui rassemble historiens français et européens (et surtout centre européens).