Alexandre Herzen sur l’autre rive ou le socialisme russe à l’épreuve de l’émigration

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collection historique de l'IES, volume 49

par Michel MERVAUD

ISBN 978-2-7204-0495-5, 2012, 376 p.

Dans cet ouvrage, on a privilégié les rapports d’Alexandre Herzen avec l’histoire et la culture de la France en évoquant ses jugements sur Voltaire, sur la Révolution française, sur les émeutes de Rouen en 1848, et ses relations personnelles avec des Français (Pierre Leroux, Proudhon, Edgar Quinet, Victor Hugo, les Goncourt). Plus généralement, le thème « Herzen et l’Occident » apparaît dans ce volume sous deux aspects : d’une part, avec un essai sur le rôle capital qu’ont joué la littérature et la philosophie allemandes dans son devenir intellectuel et, d’autre part, avec une analyse de ses réflexions sur l’Amérique, où il a été tenté de trouver refuge et qui l’a fasciné toute sa vie.

Exilé de son pays, Herzen a erré « sur l’autre rive » pendant plus de vingt ans. Mais son drame n’a pas été seulement de vivre et de mourir en terre étrangère. Après 1848, il s’est trouvé « de l’autre côté » de la révolution : c’est, comme il l’a expliqué à Moses Hess, le sens qu’il entendait donner à son livre De l’autre rive, bilan de son expérience et de ses réflexions désenchantées sur l’échec des révolutions occidentales. Et c’est à partir de ces désillusions que Herzen a reporté ses espoirs sur la Russie et que, sur l’autre rive, s’est développé son « socialisme russe ». Brillamment défendu dans sa « Lettre à Michelet », ce socialisme russe apparaît dans les discussions avec Edgar Quinet, et c’est l’un des thèmes majeurs de la correspondance avec Proudhon, reproduite ici intégralement et commentée. Homme d’idées et homme d’action, Herzen aussi est un maître de la prose intellectuelle russe du xixe siècle. C’est un artiste dont les oeuvres fascinent par une poésie de la pensée. Dans le présent ouvrage, on trouvera un essai sur sa causticité et son esprit « voltairien » tels qu’ils se manifestent dans les petits articles des « Mélanges » du Kolokol. Une autre facette de son talent littéraire est la manière dont il rend compte de sa perception du temps : un article consacré à cette question montre que ses « dumy » (pensées) sur le temps ne sont pas un phénomène marginal, mais font pénétrer le lecteur au coeur même de l’oeuvre de Herzen.
Michel Mervaud, ancien élève de l’E.N.S. de Saint-Cloud, est professeur émérite à l’université de Rouen. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat d’État sur Nicolas Ogarev et de travaux sur l’histoire des idées et les mouvements révolutionnaires en Russie. Ses recherches portent également sur le XVIIIe siècle, notamment sur Voltaire et le monde russe. Il a dirigé ou codirigé plusieurs numéros thématiques de la Revue des études slaves, sur la Révolution française et les Slaves (1989), sur Herzen (2007 et 2012), et un numéro de Slavica Occitania sur la Naissance de l’historiographie russe (2009).

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